La résolution de la crise du climat et de la biodiversité exige des plans et des solutions intégrés, car il existe des dépendances fonctionnelles entre la biodiversité, l’intégrité des écosystèmes et l’atténuation et l’adaptation au climat.
Dès lors, la reconnaissance du rôle fondamental des peuples autochtones, des communautés locales et d’autres groupes détenteurs de droits dans la protection et la restauration de ces forêts, devient importante. D’après Greenpeace, plus de 75 % des forêts sont protégées par les peuples autochtones et les communautés locales, mais leur rôle et leurs connaissances en matière de protection de la nature et de la biodiversité n’ont pas encore été suffisamment reconnus.
Alors que Brazzaville accueille le Sommet des trois bassins forestiers de la planète, l’organisation non gouvernementale (ONG) suggère une meilleure prise en compte des droits des communautés. « Seuls 17 % des fonds alloués au cours des dix dernières années incluent la participation des peuples autochtones ou des organisations de communautés locales. Les voix des peuples autochtones et des communautés locales doivent être entendues et amplifiées. Ils doivent également avoir accès aux ressources pour maintenir leurs actions autodéterminées en matière de protection de la biodiversité et de lutte contre le changement climatique, » indique Greenpeace.
Le crédit carbone, remis en cause
« Nous exhortons les gouvernements des pays des trois bassins à protéger et à restaurer les forêts, en particulier en garantissant la reconnaissance des droits et du rôle des peuples autochtones et des communautés locales. Ces gouvernements devraient se concentrer sur la mise en œuvre d’approches alternatives, durables et non marchandes de financement de la biodiversité et encourager l’action collective », déclare Victorine Che Thoener, responsable de portefeuille senior chez Greenpeace International et cheffe de délégation pour le compte de Greenpeace à Brazzaville.
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Les nations forestières tropicales jouent un rôle central dans la lutte contre la déforestation tropicale et dans l’élaboration d’une gouvernance mondiale en matière de climat et de biodiversité. Et pour cause : les trois bassins (Amazonie, Congo, Bornéo-Mékong-Asie du Sud-Est) abritent collectivement 80 % des forêts tropicales du monde et deux tiers de la biodiversité terrestre.
Boris Ngounou