Malgré le potentiel agricole de leur pays, 7 millions de Sud-Soudanais sont en situation de précarité alimentaire. La Banque africaine de développement (BAD) tente d’inverser la donne au cours des six prochaines années en y finançant le Pacte de livraison pour l'alimentation et l’'agriculture à hauteur de 46 millions de dollars.
Selon la Banque africaine de développement (BAD), le Soudan du Sud est le troisième pays le plus fragile au monde et le cinquième pays le plus vulnérable au changement climatique. Le pays d’Afrique de l’Est dépend largement de l’agriculture qui génère 70 % des emplois et jusqu’à 95 % des revenus des ménages à l’échelle nationale. Seulement, le potentiel de ce secteur n’est pas encore suffisamment exploité.
« Seuls 4,5 % des terres sont actuellement exploités et plus de 7,1 millions de personnes (63,1 % de la population) ont du mal à accéder à une alimentation suffisante et nutritive », regrette l’institution financière. Face à la situation, la BAD débloque 46 millions de dollars pour la mise en œuvre du Pacte de livraison pour l’alimentation et l’agriculture que le gouvernement sud-soudanais avait présenté lors du Sommet Dakar-2 Nourrir l’Afrique, qui s’est tenu en janvier 2023 au Sénégal.
Ce programme qui vise le renforcement de la sécurité et l’autosuffisance alimentaires permettra le déploiement à grande échelle de technologies et de systèmes de production intelligents face au climat, le renforcement des chaînes de valeur prioritaires telles que le sorgho, le riz, le sésame et les produits de la pêche ainsi que la promotion de solutions numériques de conseil agricole et climatique. Tout cela se fera avec l’appui de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) entre septembre 2024 et décembre 2030, soit une durée de six ans.
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Ces initiatives seront complétées par « le développement de compétences professionnelles, techniques et entrepreneuriales afin de créer davantage d’emplois pour les femmes et les jeunes », explique Martin Fregene, le directeur de l’Agriculture et de l’Agro-industrie à la Banque africaine de développement. Au total, 567 155 personnes des États de Bahr el Ghazal du Nord, Équatoria oriental, Équatoria central et Jonglei sont ciblés. Il s’agit principalement des producteurs, des transformateurs et des entrepreneurs, dont 50 %, de femmes et de jeunes âgés de 18 à 35 ans.
La Rédaction