L’organisation de conservation African Parks signe un partenariat avec les autorités sud-soudanaises en vue de la gestion déléguée des parcs nationaux de Boma et de Badingilo. II s’agit des deux principaux points de biodiversité au Soudan du Sud.
African Parks étend ses activités en Afrique de l’Est. L’organisation de conservation de biodiversité basée à Johannesburg en Afrique du Sud, vient de signer un partenariat avec le ministère sud-soudanais en charge de la Conservation de la faune et du Tourisme. L’accord signé récemment porte sur la gestion les parcs nationaux de Boma et de Badingilo, y compris les corridors de la faune sauvage et les zones d’extension proposées par le gouvernement sud-soudanais, formant une zone de conservation pouvant « dépasser largement les trois millions d’hectares », indique African Parks.
Selon l’organisation dirigée par Peter Fearnhead, cet engagement du gouvernement sud-soudanais est une étape importante dans la protection à long terme de ces écosystèmes vitaux et dans la garantie d’avantages durables pour les populations et la faune sauvage.
Des points chauds de biodiversité à préserver
African Parks gèrera les deux parcs nationaux et leurs corridors sur une période de 10 ans, renouvelable. Le parc national de Badingilo couvre une superficie de 10 000 m2 dans la région Equatoria. Le parc créé en 1992 est théâtre chaque année de la deuxième plus grande migration d’animaux au monde (après celle du Serengeti en Tanzanie, Ndlr), impliquant de multiples espèces d’antilopes, dont le cob des roseaux, le tiang et le kob à oreilles blanches. Le parc abrite d’autres animaux emblématiques de la faune africaine telle que la girafe de Nubie, une sous-espèce considérée comme éteinte dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est et du Nord, où elle vivait autre fois.
Lire aussi- ZAMBIE : African Parks obtient la gestion déléguée du parc national de Kafue
Il est donc crucial de renforcer la préservation de la faune sauvage dans le parc national de Badingilo, en même temps que celui de Boma qui a été créé en 1977 sur une superficie de 22 800 km2 de prairies et de plaines inondables à l’Est du Soudan du Sud, près de la frontière avec l’Éthiopie.
Le développement de l’écotourisme
Selon African Parks, les parcs nationaux de Boma et de Badingilo, ainsi que leurs corridors de migration abritent environ un million d’antilopes, dont le kob à oreilles blanches, qui est l’une des plus grandes caractéristiques de ce paysage. « African Parks travaillera en étroite collaboration avec les communautés indigènes pour assurer un développement socio-économique durable et mettre en place l’infrastructure touristique nécessaire pour exploiter pleinement le potentiel de ces zones d’importance mondiale. Ce n’est que le début de notre relation, et nous sommes impatients de développer ce partenariat à l’avenir », promet Rizik Zakaria Hassan, le ministre sud-soudanais en charge de la Conservation de la faune et du Tourisme.
Les parcs nationaux de Badingilo et de Boma abritent d’autres espèces typiques de la faune d’Afrique subsaharienne, notamment l’éléphant, le lion, l’élan, l’oryx, l’autruche, etc. Le Soudan du Sud est bien parti pour développer son secteur touristique. En 2019, ce pays d’Afrique de l’Est a accueilli plus 664 000 visiteurs selon CEIC Data.
Jean Marie Takouleu
