Le gouvernement sud-soudanais vient de lancer un appel d’offres pour la réalisation d’une étude d’impact environnemental complet des champs pétrolifères. Cette évaluation permettra au Soudan du Sud d’imposer les exigences nécessaires pour assurer la sauvegarde des communautés et des écosystèmes locaux.
Le Soudan du Sud veut développer une industrie pétrolière durable et respectueuse de la nature. Au moment où les bailleurs de fonds internationaux renoncent aux investissements dans les énergies polluantes, et surtout en cette période de la relance économique post-covid-19, le pays d’Afrique du Nord sort le grand jeu. « Au nom du gouvernement, je suis heureux de vous annoncer l’audit environnemental complet de tous les champs pétrolifères du pays. L’audit couvrira les champs pétrolifères actuels des blocs 3 et 7, des blocs 1, 2 et 4 et du bloc 5A » affirme Puot Kang Chol, le ministre sud-soudanais du Pétrole. « Plutôt que de réduire ou d’éliminer complètement les investissements dans les combustibles fossiles, le Soudan du Sud intègre la protection de l’environnement dans l’exploitation de ses réserves de pétrole pour un avenir plus prospère » poursuit-il.
Le gouvernement sud-soudanais invite les entreprises à soumissionner pour cet audit environnemental. Les résultats de cette étude fourniront plusieurs avantages clés pour l’industrie énergétique sud-soudanaise, notamment une réduction de la pollution par les hydrocarbures, la surveillance des pratiques de gestion existantes, l’évaluation des dommages causés sur l’environnement et le renforcement de l’application et de la surveillance règlementaire, ce qui permettra au pays de renforcer ses mesures protections environnementales tout en capitalisant sur ses abondantes réserves de pétrole brut. Selon les chiffres officiels, le Soudan du Sud détient la troisième plus grande réserve de pétrole en Afrique subsaharienne, estimée à 3,5 milliards de barils.
La pollution aux hydrocarbures
Les résultats de l’audit environnemental des champs pétrolifères du Soudan du Sud permettront également de répondre aux désidératas des communautés riveraines et de la société civile. Des défenseurs de l’environnement ont depuis longtemps tiré la sonnette d’alarme sur les dégâts humains et écologiques des fuites de brut dans les installations pétrolières de ce pays d’Afrique du Nord. L’un des cas les plus considérables est survenu en octobre 2019 dans l’État de l’Unité au nord du pays. Plus de 2000 barils de brut s’étaient échappés d’un oléoduc appartenant à un consortium de sociétés chinoise, malaisienne, indienne et sud-soudanaise. Cette fuite avait pollué une zone de 400 mètres carrés ainsi qu’une rivière utilisée par les habitants des comtés de Gwit Rubkona, de Budang et de Bentiu.
Boris Ngounou
