Les fortes pluies qui se sont abattues ces dernières semaines sur le Soudan ont causé la mort de 89 personnes et inondé des milliers d’hectares de terres agricoles dans huit États. Selon le dernier bilan dressé par les autorités soudanaises, près de 800 000 têtes de bétail ont également péri suite au débordement des rivières qui a submergé 1 560 sources d’eau et latrines à travers le pays.
Si le Conseil national de la défense civile du Soudan (NCCD) impute la montée des eaux au dérèglement climatique, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) quant à lui dénombre 136 000 déplacés. Ces personnes déjà confrontées à l’insécurité alimentaire ont perdu leurs moyens de subsistance.
La résilience climatique
Au Soudan, l’arrivée des précipitations entre mai et octobre n’est pas chose nouvelle, mais les dégâts des inondations pèsent d’une année à une autre sur les écosystèmes, selon le Plan d’intervention d’urgence (ERP) du Soudan pour 2022. Dans ce pays traversé par le Nil, cette catastrophe naturelle a conduit le gouvernement de Khartoum à décréter l’état d’urgence dans plusieurs zones sinistrées à l’instar du Kordofan Ouest, du Nil Blanc, du Sennar, ainsi que la région occidentale du Darfour où des affrontements intercommunautaires ont éclaté en juin dernier.
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C’est dans ce contexte de crise politique et climatique que le Programme africain de financement des risques de catastrophe (ADRiFi) est mis en œuvre au Soudan. L’initiative prévue pour la période 2022-2026 permettra au pays d’Afrique du Nord d’apporter une réponse rapide aux bénéficiaires touchés par la sécheresse et la récurrence des inondations. Le projet est financé à hauteur de 8,56 millions de dollars grâce à une subvention du Fonds africain de développement (FAD), le guichet de prêt à taux concessionnels du groupe de la Banque africaine de développement (BAD).
Benoit-Ivan Wansi