Les données sur les inondations au Soudan et au Soudan du Sud font froid dans le dos. Situé en Afrique du Nord, le Soudan a connu un épisode meurtrier en septembre 2020, les pires inondations depuis 60 ans. L’Organisation des Nations unies (ONU) estime que cette catastrophe naturelle a causé le déplacement de 850 000 personnes, et affecté les moyens de subsistance de 700 000 personnes selon le Programme alimentaire mondial (PAM). Au Soudan du Sud, les dégâts sont tout aussi importants. En mai 2020, le phénomène a causé le déplacement de plus de 466 000 personnes dans le pays d’Afrique de l’Est et submergé maisons et fermes.
Si les avis convergent sur l’origine majeure de ce péril, à savoir le dérèglement climatique, les mesures de résilience ne suffisent pas toujours. Ceci est aussi valable pour la sécheresse qui assèche les sols, empiétant sur les activités économiques. L’urgence de la situation a récemment poussé les deux États à s’engager pour une lutte commune. Le protocole d’accord a été signé le 7 octobre 2021 dans la capitale sud-soudanaise, Juba.
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Concernant les inondations, le nouveau partenariat prévoit le partage d’expériences et d’informations entre les gouvernements du Soudan et du Sud-Soudan, ainsi que la surveillance du niveau des rivières en saison pluvieuse. Outre la menace sur la vie humaine, le phénomène met ces pays dans une situation d’insécurité alimentaire, à travers la destruction des cultures et du bétail.
La sécheresse à l’origine des famines
Selon l’ONU, la sécheresse s’est aggravée en 2020 au Sud-Soudan, impactant 5,5 millions de personnes. Le phénomène est tout aussi important au Soudan. Toutefois, les pires épisodes se sont produits en 1886, 1913, 1940, 1967-1973 et 1980-1984. Seulement pour l’épisode de 1980-1984, le phénomène a impacté 8,5 millions de personnes et causé la mort de 7,8 millions de têtes de bétail indique l’organisation Space borne Technology for Drought Monitoring in Sudan.
La conséquence directe de la sécheresse est le stress hydrique. Pour atténuer ses effets négatifs, l’accord prévoit la réhabilitation des systèmes d’irrigation (pompes à eau et canaux) dans la région du Haut-Nil, située dans le nord du Soudan du Sud.
Inès Magoum