La Facilité africaine de l’eau (FAE), fonds spécial hébergé et géré par la Banque africaine de l’eau (BAD), approuve un financement de 2 millions d’euros pour la mise en œuvre du projet « Développement des ressources en eau et du barrage polyvalent de Ruvyironza », en abrégé Proderer. Objectif : l’amélioration des capacités de stockage des infrastructures hydrauliques, en vue de la sécurité hydrique, alimentaire et énergétique dans cinq provinces du Burundi.
Au Burundi, le gouvernement multiplie les initiatives pour améliorer les services essentiels, notamment l’accès à l’eau et à l’électricité. Le plus récent a été lancé au cours de ce mois de mars 2024, grâce à une subvention de 2 millions d’euros de la Facilité africaine de l’eau (FAE), un fonds spécial hébergé et géré par la Banque africaine de l’eau (BAD), à la demande des ministres africains chargés de l’eau (AMCOW). Il s’agit du projet « Développement des ressources en eau et du barrage polyvalent de Ruvyironza », (Proderer).
Prévu pour durer deux ans, ce projet soutiendra la politique du gouvernement burundais à travers l’amélioration des capacités de stockage des infrastructures hydrauliques, agricoles et hydroélectriques. Mais d’abord, plusieurs études de faisabilité seront menées sur ces ouvrages, notamment sur l’important barrage polyvalent de Ruvyironza dans la province de Gitega. La centrale au fil de l’eau, dont la mise en service est annoncée en 2025, affichera une capacité de 1,65 MW. L’électricité produite sera injectée dans le réseau de la province de Gitega. Avec une production de 6,5 GWh d’électricité renouvelable par an, la petite centrale fournira de l’électricité à 20 000 Burundais tout en évitant annuellement les émissions de 3 200 tonnes de CO2.
Sécuriser l’accès à l’eau et l’assainissement pour 270 000 ménages
« Les résultats obtenus du développement d’infrastructures polyvalentes de stockage permettront la production de 22 mégawatts d’hydroélectricité », indique la BAD. S’agissant de l’eau et l’assainissement, et de l’irrigation, l’amélioration des infrastructures de stockage permettra d’assurer la couverture de 270 000 ménages ruraux dans les provinces les plus touchées par les pénuries d’eau à savoir Cankuzo, Gitega, Karuzi, Muyinga et Ruyigi, et d’établir un périmètre irrigué s’étendant sur 14 674 hectares, parallèlement aux efforts de restauration des bassins versants dégradés en amont.
En tout, 681 546 personnes, dont 50 % de femmes seront impactées positivement par ce projet, qui générera également 244 emplois pendant la phase de préparation et créera 5 000 et 7 200 emplois lors des investissements en aval.
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À noter que la sécurité énergétique du Burundi est faible, avec un manque généralisé d’accès à l’électricité (11,1 % en 2020) et des coûts de production élevés (0,20 dollar par kW). Les services de base en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène quant à eux restent insuffisants avec à peine 62,4 % de la population qui a accès à des services d’eau potable. Par ailleurs, la BAD estime que 45,7 % de la population a accès à des services d’assainissement de base et seulement 6,3 % de la population a accès à des services d’hygiène de base.
Inès Magoum