Depuis le début de ses activités en Afrique en 1948 avec la construction de sa première usine d’eau potable à Sherbine en Égypte, SUEZ n’a pas cessé de progresser dans sa démarche sur le continent. Celle d’accompagner les villes et les industries dans la gestion de l’eau et le recyclage et la valorisation des déchets en tant que partenaire.
Dans le secteur de l’eau et l’assainissement, le groupe a construit au fil des années plus de 500 usines d’eau potable et d’assainissement qui desservent la plupart des capitales africaines. C’est notamment le cas du Caire en Égypte, où SUEZ a construit plusieurs stations d’épuration, notamment celle de Gabal El Asfar, sur la rive Est du Nil, et dont la capacité de traitement est de 2,5 millions de m3 d’eaux usées par jour. Ou encore de la station d’Alexandrie Est avec une capacité de 800 000 m3 par jour. La particularité de ces deux usines est qu’elles disposent d’unités complémentaires pour le traitement des boues d’épuration générant ainsi de l’électricité permettant une autonomie énergétique allant jusqu’à 65 %. SUEZ a géré aussi les services d’eau potable et d’assainissement du d’Alger en Algérie, et actuellement est présent dans l’eau potable au Sénégal. Depuis le 1er janvier 2020, SEN’EAU, dont SUEZ est le partenaire technique de référence, est l’entreprise en charge de la production et la distribution de l’eau potable dans les zones urbaines et péri-urbaines du pays.
Le groupe a également mis en place dans le continent des Unités compactes décentralisées, les UCD®, pour subvenir rapidement aux besoins en eau potable des villes à forte croissance de population, des îles ou les villes isolées, adaptées aux besoins urgents et spécificités locales. Sur le continent, ces solutions ont été installées dans les villes de Bamako (Mali), Ouagadougou (Burkina Faso), Niamey (Niger), à Yaoundé (Cameroun) et notamment dans 32 villes secondaires en Côte d’Ivoire, soit plus de 40 unités UCD pour accélérer l’accès à l’eau de plus d’un million d’Ivoiriens.
L’accompagnement dans la gestion des déchets
SUEZ déploie des solutions durables de recyclage et de traitement des déchets. Dans la ville de Meknès au Maroc par exemple, SUEZ a réhabilité son site de stockage des déchets ménagers et créé un centre d’élimination et de valorisation (green landfill) novateur répondant aux objectifs de développement durable fixés par les autorités marocaines. L’entreprise se positionne également comme un leader de la gestion des déchets industriels avec des clients comme Renault, PSA, Danone et Siemens. Des plateformes de traitement des déchets ont également été créées dans les villes franches de Tanger et Kénitra.
En Afrique du Sud, la société a acquis EnviroServ, leader sur le marché de traitement des déchets industriels, avec également des activités en Ouganda et au Mozambique. Avec 2 200 collaborateurs, EnviroServ couvre l’intégralité du territoire et propose une offre globale pour l’industrie pétrochimie, fabrication, métallurgie, énergie, secteur minier.
Si ces différentes réalisations ont permis à SUEZ de se positionner en Afrique, ils ont davantage conforté le groupe sur le rôle de premier plan qu’il joue pour l’atteinte de la couverture universelle en eau et en assainissement sur le continent. Il y’a une vingtaine d’années, l’entreprise a voulu aller plus loin.
Une assistance technique sur mesure et un transfert de savoir-faire pour plus d’autonomie des sociétés africaines
La nouvelle approche du groupe est de privilégier l’assistance technique sur mesure, apporter l’expertise au bon endroit. En partant du consommateur final, en lui apportant une eau de qualité et en quantité suffisante, un comptage juste de l’eau effectivement consommée et la possibilité de payer leur facture par différents moyens, notamment digitaux.
Puis en remontant la chaîne vers l’optimisation des réseaux, via la recherche et réparation des fuites, les raccordements, la gestion de la pression pour que l’eau ne soit pas perdue dans les réseaux et qu’elle arrive à tous.
« Avant, le seul héritage que le groupe laissait dans un pays africain, c’était l’usine ou l’infrastructure. Aujourd’hui, nous contribuons à augmenter le niveau d’expertise des équipes des entités locales qui vont opérer demain ces infrastructures, pour qu’elles puissent les gérer toutes seules dans de bonnes conditions et mener des futurs projets pour relever les défis de demain », explique François Doussin, le directeur général Afrique de SUEZ. Comment ? En faisant grandir ou compléter les compétences locales pour les emmener vers les standards internationaux que sont ceux du Groupe.
En Algérie en l’occurrence, le transfert de compétences a constitué le socle de l’intervention de SUEZ auprès des professionnels de la Société des eaux et d’assainissement d’Alger (SEAAL) entre 2006 et 2021. Dans le cadre de son contrat de management avec l’entreprise publique algérienne, SUEZ a fait monter en compétence les équipes locales de manière individuelle et collective. Ainsi, plus de 200 000 jours de formation ont été dispensés aux techniciens, ingénieurs et managers de SEAAL. Cette avancée a été rendue possible grâce à l’outil WIKTI® (Water International Knowledge Transfer Initiative). Il s’agit d’un outil de management innovant et exhaustif, permettant le transfert du savoir-faire de SUEZ aux équipes opérationnelles sur le terrain. Il est basé sur une segmentation des activités (eau, assainissement, gestion clientèle mais aussi savoir-faire managériaux) en 42 métiers élémentaires et l’évaluation du niveau initial individuel et collectif, suivi de plans de formation adaptés.
La formation des jeunes aux métiers de l’eau au Sénégal
Outre la gestion de l’eau en zones urbaines et périurbaines au Sénégal, SUEZ apporte son expertise à la SEN’EAU dans le cadre d’une formation alternée « École-Entreprise », dans les domaines de la plomberie et de l’entretien d’ouvrages, notamment en s’appuyant sur son réseau d’experts pour insuffler une dynamique et participer à la création d’un écosystème innovant composé d’équipes opérationnelles, de chercheurs, de partenaires académiques, de PME (petites et moyennes entreprises), de start-up. La première promotion de 30 jeunes a fait sa rentrée en mars 2021 grâce au partenariat avec le Centre sectoriel de formation professionnelle aux métiers du bâtiment et des travaux publics (CSFP-BTP). Au bout des 3 ans de formation, une partie de ces professionnels intégreront la SEN’EAU.
« Nous avons défini les besoins de formation, implémenté les nouveaux modules de formation, apporté un complément de financement à celui des autorités. Par contre, la maîtrise reste bien au niveau du gouvernement. Demain, quand SUEZ sera au bout de sa mission le système que nous avons mis en place va perdurer », explique François Doussin.
Il y a également la Chaire « Eau pour tous », co-fondée en 2009 par la Fondation SUEZ, Agro-ParisTech et Mines ParisTech, qui renforce les capacités des professionnels de l’eau et l’assainissement dans les pays du Sud. La Chaire AgroParisTech « Suez-Eau pour tous » a d’ailleurs livré sa neuvième cohorte en mars 2024 à Paris en France. Au total, 39 cadres d’entreprises publiques, parapubliques et privées, de régie ou d’autorité de tutelle de 17 pays ont été formés sur les différentes dimensions métiers d’une entreprise de service public de l’eau et de l’assainissement et ses enjeux globaux, mais aussi sur les problématiques de direction générale.
Les tendances à venir…
La croissance démographique va augmenter les besoins en eau et en assainissement en Afrique, ainsi qu’en gestion des déchets solides. Il faudra une expertise supplémentaire des sociétés africaines pour une meilleure réponse. Dans ce contexte, les projets en cours et à avenir devront également comprendre un volet transfert de savoir-faire.
Dans le secteur de l’eau, nous pouvons évoquer le projet de renforcement de l’approvisionnement en eau de la capitale angolaise Luanda, où BITA, l’une des plus grandes usines d’eau potable d’Afrique subsaharienne, est en cours. Avec une capacité de 260 000 m3 par jour elle est destinée à desservir pas moins de 3,8 millions de personnes dans la province de Luanda. Dans le cadre de ce projet, SUEZ assurera également la formation du personnel angolais de la compagnie publique Empresa Publica de Aguas de Luanda (EPAL) à l’exploitation de l’usine sur le long terme.
Le projet de la station d’épuration de la baie de Hann, remporté par SUEZ et son partenaire, permettra aussi d’apporter une expertise technique au niveau local dans la gestion des eaux usées pour la restauration de la qualité des eaux. En effet, sur les 500 ouvriers sur le site des travaux, 20 % sont la main-d’œuvre locale. Le chantier de la future installation construite dans le cadre du projet de dépollution national de la baie de Hann devrait s’achever dans les prochains mois et affichera une capacité de 26 000 m3 par jour.
Inès Magoum