Lancé en 2015, le Projet de développement métropolitain de Dar es Salam (DMDP) en Tanzanie est sur la bonne voie. Pour un coût total de 350 millions de dollars, l’initiative cofinancée par le groupe de la Banque mondiale (300 millions de dollars), le gouvernement tanzanien (44 millions de dollars) et le Fonds nordique de développement (FND) à hauteur de 6 millions de dollars ,vise l’amélioration du cadre de vie d’au moins 5 millions de personnes. Parmi les populations ciblées figurent celles des districts de Lala, Kinondoni, et Ubongo, constamment touchés par les aléas climatiques.
Ainsi, la première phase qui vient de s’achever a consisté principalement à la réalisation de plusieurs études, selon John Morton. « Le financement nous a permis d’analyser comment des espaces verts peuvent réduire les inondations et l’érosion, afin que nous puissions élaborer des lignes directrices sur la façon dont le verdissement devrait faire partie de l’infrastructure. Nous utiliserons ces résultats pour végétaliser les bords de route, les pistes cyclables ou les canaux de drainage », explique le conseiller en planification urbaine auprès de la Banque mondiale.
Dans le district de Temeke par exemple, les autorités municipalités ont laissé entendre que 20 camions sont entrés en service au début de 2023 pour améliorer la collecte des déchets et leur acheminement vers la décharge de Pugu tandis que 96 kilomètres de routes ont été goudronnées pour un coût total de 196 milliards de shillings tanzaniens, soit 79,6 millions d’euros. Dans le district voisin de Kigamboni, les travaux effectués en 2019 ont permis la construction d’un nouveau pont moderne de 16,5 mètres le long de l’avenue Shekilango Road qui a longtemps été une zone de congestion pour plusieurs commerçants et fonctionnaires.
Dar es Salam parée pour la durabilité
Les travaux à venir à Dar es Salam porteront sur la construction de quatre bassins de rétention des eaux pluviales pour protéger les habitants en cas de fortes pluies, ainsi que la finalisation des lignes de 3 et 4 du bus rapid transit (BRT). Ce système de transport se veut écologique en lieu et place des « boda boda » (motos-taxis) largement utilisés pour les déplacements dans la capitale économique tanzanienne. « 211 kilomètres de routes ont été identifiés pour être modernisés, dont 65,4 kilomètres dans des quartiers directement reliés au bus rapide et 145,6 kilomètres dans des zones non planifiées réparties dans 14 quartiers », indique la Banque mondiale.
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Pour Aage Jørgensen du FND basé à Helsinki en Finlande, il s’agit d’intégrer l’adaptation au changement climatique dans la politique de mobilité de cette agglomération portuaire. Cela est aussi valable pour le domaine de l’eau qui suscite actuellement des réflexions pour la construction de nouvelles infrastructures. « Au cours des dernières années, il a fallu introduire un rationnement de la ressource en raison du manque d’eau des rivières dont dépend une grande partie de la population. Ce qui exerce une pression supplémentaire sur l’approvisionnement en eau souterraine », indique la Banque mondiale.
Benoit-Ivan Wansi