La Tanzanie a beaucoup d’infrastructures qui en temps normal lui permettraient d’avoir une bonne production d’électricité. Mais elles croulent sous le poids de l’âge. À cela, il faut ajouter la sècheresse qui paralyse les barrages hydroélectriques. Les 455 millions de dollars promis par la Banque mondiale vont permettre à la Tanzanie de s’affranchir d’un certain nombre de problèmes.
« Le prêt de 455 millions de dollars financera la construction d’infrastructures de transport à haute tension qui appuieront l’électrification des régions du sud et du nord-ouest de la Tanzanie », a réagi la Banque mondiale dans un communiqué jeudi 21 juin 2018. Ce prêt à faible de taux viendra soutenir les efforts du gouvernement à qui veut voir sa production d’électricité passer de 1 500 MW actuellement à 5000 MW. Pour ce faire, il prévoit de réserver 880 millions de dollars de son budget pour financer des projets d’électricité qui devraient permettre la croissance du pays. Dans un discours en 2017, le président tanzanien John Magufuli a confirmé que le pays devrait investir plus 46,5 milliards de dollars dans les 20 années à venir pour relever ses infrastructures.
Cet argent devrait permettre de rénover les centrales hydroélectriques existantes et en construire d’autres. Le pays veut miser également sur le gaz naturel pour produire de l’électricité.
Un taux d’accès à l’électricité très faible dans le pays
D’après la Revue synthétique des résultats pour le pays, publiée le 07 décembre 2017, par la Banque africaine de développement, environ 70 % des Tanzaniens n’ont toujours pas accès à l’électricité. Dans le même temps, la demande nationale d’énergie connaît une augmentation rapide due à la forte croissance de l’économie : 7 % par an en moyenne. Dans les zones rurales, seulement 11 % de la population dorment avec l’électricité ou réussissent à charger facilement leurs téléphones portables.
Pourtant, le pays a fait beaucoup d’effort depuis l’an 2000. La Tanzanie a par exemple réussi à mettre en service la centrale hydroélectrique de Kihansi avec une capacité de production de 180 MW dans la région de Morogoro. Toujours dans la même région, le chantier de construction de la centrale de Stiegler’s Gorge sera lancé en juillet 2018. D’une capacité de 2 100 MW, il devrait s’achever d’ici 2021. Comme ce dernier, 2 autres chantiers de construction de barrages hydroélectriques sont en cours, avec une capacité cumulée de 480 MW.
Jean Marie Takouleu