Le gouvernement tanzanien vient de signer un accord avec l’Agence française de développement (AFD) pour le financement d’une centrale solaire photovoltaïque de 150 MWc. Le bras financier de la politique extérieure française accorde ainsi 137 millions d’euros au gouvernement tanzanien pour la mise en œuvre de ce projet qui permettra à terme de diversifier le mix électrique de la Tanzanie.
L’accord de prêt a été signé récemment dans la capitale tanzanienne Dodoma entre le secrétaire permanent du ministère des Finances et du Plan, Emmanuel Tutub, Frédéric Clavier l’ambassadeur de France en Tanzanie et Stéphanie Mouen Essombe, la directrice de l’Agence française de développement (AFD) en Tanzanie. La banque française valide ainsi un prêt de 130 millions d’euros pour la construction d’une centrale solaire de 150 MWc. L’AFD accorde un financement supplémentaire de 7 millions d’euros pour l’étude de faisabilité de cette centrale qui sera située à Kishapu, un district de la région de Shinyanga, au nord de la Tanzanie.
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La construction de la centrale solaire est prévue pour durer un an, entre mars 2022 et mars 2023. Pour Emmanuel Tutub, le projet vise à renforcer le réseau de l’entreprise publique Tanzania Electric Supply Company (Tanesco). La future centrale solaire, qui sera probablement la plus grande du pays avec une capacité de 150 MWc, permettra de diversifier le mix électrique de la Tanzanie.
Soutenir le fonctionnement des barrages
Selon l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid), le pays d’Afrique de l’Est dispose d’une capacité installée de 1 504 MW, dont 568 MW sont produits à partir de centrales hydroélectriques. Cette capacité de production d’énergie hydraulique sera portée à 2 668 MW avec la mise en service du barrage et la centrale hydroélectrique de Stiegler’s Gorge (2 100 MW) en construction sur la rivière Rufiji.
Mais les épisodes de sécheresse qui se multiplie en Afrique de l’Est et australe réduisent le débit des cours d’eau, impactant ainsi le fonctionnant des centrales hydroélectriques. Pendant la journée, en saison sèche, la centrale solaire de Kishapu prendra la relève des barrages qui se chargeront pour entrer en service après le coucher du soleil. Les autorités tanzaniennes estiment que la centrale solaire permettra ainsi d’éviter les émissions de 43 460 tonnes d’équivalent CO2 par an.
Jean Marie Takouleu