Le président de la République de Tanzanie John Magufuli se déplacera le vendredi 26 juillet 2019 à Rufiji pour le lancement du projet hydroélectrique de Stiegler’s Gorge. Il marquera ainsi le début des travaux de grande envergure qui seront réalisés par les entreprises égyptiennes Arab Contractor et Elsewedy Electric.
Les travaux de construction du barrage et de la centrale hydroélectrique devraient être achevés en 2022. La centrale produira 2 115 MW. Ce sera alors l’une des plus importantes de la sous-région Afrique de l’Est. Elle sera construite sur la rivière Rufiji. Son réservoir d’eau affichera une longueur de 100 km pour une superficie de 1 350 km2, avec une capacité de rétention de 34 milliards de m3 d’eau. La hauteur du barrage s’élèvera à près de 134 m.
L’ensemble nécessitera de la part de l’État tanzanien, un investissement de 3,6 milliards de dollars. Le gouvernement a déjà débloqué 309,6 millions de dollars pour le début du projet hydroélectrique de Stiegler’s Gorge.
Le premier décaissement pour le projet
La construction du barrage et de la centrale hydroélectrique de Stiegler’s Gorge devrait employer 12 000 personnes dans les trois prochaines années selon Hassan Abbasi, le porte-parole du gouvernement tanzanien. « On s’attend à ce que le projet apporte une myriade d’avantages indicibles aux Tanzaniens qui travaillent dur », indique-t-il. Ce projet devrait accélérer le développement économique de la Tanzanie avec l’injection de 2 100 MW dans le réseau électrique national.
L’autre avantage du projet, selon Hassan Abbasi, sera la lutte contre les inondations. La retenue servira aussi à produire de l’eau potable pour les populations et à irriguer des plantations. Le responsable tanzanien précise aussi que « le projet stimulera également l’industrie du tourisme par le biais de la pêche sportive, des promenades en bateau et des safaris photographiques ».
Finalement, les plus gros perdants du projet hydroélectrique de Stiegler’s Gorge semblent être la faune, puisque le barrage est construit en plein cœur de la réserve à gibier de Selous. Les animaux verront leur plaine inondée par une crue définitive. Ils devront trouver d’autres territoires, une migration qui peut s’avérer déstabilisatrice pour de nombreuses espèces d’animaux comme les félins, très ancrés à leur territoire.
À cela s’ajoute que la rivière Rufiji, sur laquelle, est construit le barrage Elreste un espace de prédilection pour de nombreuses espèces de mammifères marins comme les hippopotames. Même les plus expérimentés auront du mal à se sortir d’un bassin d’une profondeur de plus de 100 m, lorsqu’il sera rempli, alors qu’ils doivent remonter en surface pour respirer.
Jean Marie Takouleu