TANZANIE : la mise en eau du barrage hydroélectrique Julius Nyerere est lancée

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TANZANIE : la mise en eau du barrage hydroélectrique Julius Nyerere est lancée©ArabCo

Les autorités tanzaniennes lancent le remplissage du réservoir du barrage hydroélectrique Julius Nyerere sur le fleuve Rufiji. L’installation alimentera les turbines d’une centrale hydroélectrique de 2 115 MW, l’une des plus grandes d’Afrique de l’Est.

Du nouveau concernant le projet hydroélectrique de Rufiji en Tanzanie. Les autorités de ce pays d’Afrique de l’Est commencent la mise en eau de ce barrage en construction en plein cœur de la réserve de chasse de Selous, dans la région de Pwani, à environ 220 km, par la route, au sud-ouest de la capitale économique Dar es-Salaam. La mise en eau est une étape cruciale avant la mise en service de la centrale hydroélectrique de Stiegler’s Gorge.

Son bassin sera capable de retenir 34 milliards de m3 d’eau grâce à un barrage de en béton et en forme d’arc, affichant une hauteur de 134 m. Son lac de retenue couvrira    1200 km2 au milieu de la réserve de Selous. L’eau descendant du barrage fera tourner les turbines d’une centrale électrique d’une capacité 2 115 MW. La Société d’approvisionnement en électricité de Tanzanie (Tanesco) qui met en œuvre le projet estime la capacité annuelle de la centrale à 5 920 GWh.

Un lourd impact environnemental

Après d’intenses tractations entre Dodoma et Le Caire, le gouvernement tanzanien a finalement confié la mise en place de l’aménagement hydroélectrique de Stiegler’s Gorge à Arab Contractors (ArabCo) et à El Sewedy Electric.   Les deux fleurons égyptiens ont lancé les travaux quelques mois après l’attribution du marché en avril 2019. L’Égypte et la Tanzanie mettent ce mégaprojet hydroélectrique de 3 milliards de dollars au cœur de leurs relations diplomatiques.

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Finalement, les plus gros perdants du projet hydroélectrique de Stiegler’s Gorge semblent être la flore et la faune, puisque le barrage est construit en plein cœur de la réserve à gibier de Selous. Les animaux verront leur plaine inondée par une crue définitive. Ils devront trouver d’autres territoires, une migration qui peut s’avérer déstabilisatrice pour de nombreuses espèces d’animaux comme les félins, très ancrés à leur territoire. En outre, la rivière Rufiji, sur laquelle est construit le barrage, reste un espace de prédilection pour de nombreuses espèces de mammifères comme les hippopotames. Même les plus expérimentés auront du mal à se sortir d’un bassin d’une profondeur de plus de 100 m, lorsqu’il sera rempli, alors qu’ils doivent remonter en surface pour respirer.

Diversifier le mix électrique

Face à cette situation, le Comité du patrimoine mondial a réitéré ses « graves préoccupations » et a ajouté le projet de barrage aux motifs d’inscription de la réserve de gibier de Selous sur la liste du patrimoine mondial en péril, motifs qui ne concernaient auparavant que le braconnage des éléphants. De son côté, le gouvernement tanzanien indique que la mise en œuvre de ce projet envisagé depuis les années 60 devraient contribuer au développement économique du pays et porté la part des énergies renouvelables dans le mix électrique à 54 %, renforçant la dépendance de la Tanzanie à l’égard de l’hydroélectricité.

Pourtant, ce pays peuplé de 61,5 millions d’habitants fait face, comme le reste de l’Afrique de l’Est, à la recrudescence des épisodes de sécheresse qui réduisent le niveau des barrages et la production de l’énergie hydraulique. Il est donc urgent de diversifier le mix électrique de la Tanzanie en introduisant d’autres sources, notamment le solaire qui pèse moins et qui représente moins de 1 % du mix électrique de ce pays d’Afrique de l’Est selon l’Agence pour le commerce international (ITA) des États-Unis d’Amérique.

Jean Marie Takouleu

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