Jusqu’ici, la Tanzanie était relative épargnée par la sécheresse qui touche l’Afrique de l’Est depuis plus de 4 ans. La sécheresse progresse vers le sud, touchant désormais plusieurs villes de Tanzanie. La capitale économique Dar es-Salaam est sans doute la plus touchée par la crise de l’eau, certainement en raison de sa population estimée à 5,5 millions d’habitants. La rivière Ruvu, sa principale source d’approvisionnement eau s’assèche.
L’Autorité de l’eau et de l’assainissement de Dar es-Salaam (Dawasa) y prélève habituellement 466 000 m3 d’eau brute par jour. Face à la crise, l’organisme public a réduit cette capacité à 300 000 m3 par jour. Une décision à forte répercussion puisque la Dawasa a également décidé d’interrompre l’approvisionnement en eau un jour sur deux à Dar es-Salaam. Pourtant, les besoins de cette ville située au bord de l’océan indien sont estimés à 500 000 m3 par jour.
La débrouillardise
À Dar es Salam l’approvisionnement en eau est ainsi devenu un vrai casse-tête aussi bien pour les ménages que pour les entreprises qui sont contraints de se tourner vers des vélos, les motos ou les camions-citernes qui revendent de l’eau achetée parfois à plus de 30 km. Si un galon d’eau coûte 700 shillings tanzaniens (30 centimes de dollars) à Dar es-Salaam, cette même quantité est vendue à 1 000 shillings (plus de 42 centimes) à Namanyere, une commune située à l’ouest de la Tanzanie où la crise de l’eau s’est également exacerbée ces dernières semaines.
Lire aussi- TANZANIE: 10 barrages récupéreront les eaux de pluie pour desservir Dodoma et Singida
Et selon les prévisions météorologiques, cette sécheresse devrait encore se prolonger. Ce phénomène affecte l’approvisionnement en eau de plusieurs villes alors que la Tanzanie figure parmi les pays d’Afrique de l’Est disposant d’importantes ressources d’eau douce. Outre les rivières Rufiji, Mara ou encore Pangani, la Tanzanie est bordée de plusieurs grands lacs d’eau douce, notamment le lac Victoria au Nord et le Tanganyka à l’Ouest.
La sécheresse qui frappe l’ensemble de l’Afrique de l’Est est particulièrement intense dans la Corne de l’Afrique, notamment en Somalie et en Éthiopie. Selon l’ l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), la sous-région travers l’une pire sécheresse depuis 40 ans. Cette sécheresse qui se prolonge pour la cinquième année consécutive est causée par La Niña, un phénomène climatique qui se manifeste notamment par l’intensification des cyclones dans le Pacifique et la sécheresse en Amérique du Sud et en Afrique de l’Est.
Jean Marie Takouleu