Les autorités tanzaniennes viennent de débloquer 688 milliards de shillings (309,6 millions de dollars) pour la construction du barrage hydroélectrique de Stiegler’s Gorge au sud de la Tanzanie. Cette somme représente 15 % de la valeur du contrat signé avec les entreprises égyptiennes Arab Contractor et Elsewedy Electric pour la réalisation de cet immense projet de 2 100 MW.
Du nouveau dans le méga projet hydroélectrique de Stiegler’s Gorge dans le sud de la Tanzanie. L’État vient de débloquer 688 milliards de shillings (309,6 millions de dollars) pour sa mise en œuvre. La quote-part de ce projet dans le contrat qui lie l’État tanzanien à Arab Contractor et Elsewedy Electric, les entreprises égyptiennes qui ont gagné ce marché, est de 15 %.
« Ce qui est payé… c’est 70 % de la part étrangère de l’avance. La partie locale (30 %) sera réglée une fois que les processus contractuels auront été finalisés par les entrepreneurs », explique Hamis Mwinyimvua, le secrétaire permanent du ministère de l’Énergie. Les payements ont été effectués par le biais des banques UBA et CRDB Bank. L’ensemble des opérations a été supervisé par l’institution financière Bank of Tanzania (BOT).
Début des travaux en juin 2019
Le déblocage des fonds par le gouvernement constitue un pas de plus vers la réalisation de ce méga projet hydroélectrique. Si tout se passe comme prévu, Arab Contractor et Elsewedy Electric démarreront les travaux en juin 2019.
Une fois la construction achevée, en 2022, la centrale hydroélectrique de Stiegler’s Gorge produira 2 100 MW. Ce sera alors l’une des plus importantes de la sous-région Afrique de l’Est, voire même d’Afrique. Elle sera construite sur la rivière Rufiji. Son réservoir d’eau affichera une longueur de 100 km pour une superficie de 1 350 km2. La hauteur du barrage s’élèvera à près de 134 m. Le gouvernement va investir en tout plus de 3,6 milliards de dollars pour la construction de ce grand barrage. Un coût qui suscite de nombreuses critiques dans la classe politique tanzanienne, du fait que le budget de l’État pour l’exercice 2018-2019 ne dépasse pas les 14 milliards de dollars.
L’autre point de friction à propos de ce projet concerne sa situation géographique. Mais cette fois-ci, la critique vient des défenseurs de l’environnement. Le barrage sera construit en plein cœur de la réserve à gibier de Selous. Elle s’étend sur une superficie de 20 000 km2. Lors de la préparation du site du barrage, 2,6 millions d’arbres seront coupés. Un massacre…
Jean Marie Takouleu
