La Tanzanie dépend très majoritairement du gaz naturel et du pétrole pour sa production de l’électricité (66 % en 2015) selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Le pays a produit plus de 6 TWh en 2015 ; mais cette quantité d’énergie est insuffisante si on prend en compte le défi du développement du pays. L’état s’est employé ces dernières années à accroitre cette capacité de production, en misant notamment sur l’hydroélectricité. C’est la raison d’être du projet hydroélectrique de Siegler’s Gorge qui devrait permettre de produire 2 100 MW.
Mais le gouvernement voudrait produire davantage d’énergies propres pour soutenir sa croissance. Et il souhaite impliquer les investisseurs privés pour atteindre son objectif. Tanzania Electric Supply Company (Tanesco), l’entreprise publique responsable de la distribution de l’électricité, recherche des investisseurs privés dans l’énergie solaire et éolienne. Ils devraient produire 350 MW.
Des centrales solaires et éoliennes
« Tanesco est heureux de présenter cette opportunité aux promoteurs potentiels d’entreprendre des études de faisabilité, de financer, de construire, de posséder, d’exploiter et de transférer des projets éoliens d’une capacité d’au moins 50 MW », a annoncé la Tanesco dans un récent communiqué. Ce programme d’investissement doit s’étendre sur une durée de deux ans. Les investisseurs privés dans l’éolien devraient produire 200 MW, avec une capacité minimale de 50 MW. Les centrales solaires prévues dans le plan du gouvernement devront avoir une capacité minimale de 20 MW et le solaire devrait produire en tout 150 MW. Plusieurs régions sont ciblées. Il s’agit de Dodoma, Singida, Shinyanga, Mwanza, Simiyu, Njombe et Iringa.
Les potentiels du pays
À en croire Tanesco, le pays dispose d’énormes potentiels d’énergie solaire et éolienne. Les zones à fort potentiel éolien couvrent 10 % de la Tanzanie, soit l’équivalent du Malawi, une superficie de 120 000 km2. Le potentiel d’énergie solaire serait équivalent à celui de l’Espagne. « Certaines régions de Tanzanie où l’irradiation solaire est élevée ont également des vitesses de vent élevées la nuit, ce qui offre la possibilité de produire de l’électricité 24 heures sur 24 », précisait récemment un rapport de la Banque mondiale. La demande en énergie a augmenté de 10 % ces dernières années à cause de l’industrialisation accrue du pays. Une situation, qui met le gouvernement sous pression. Il prévoit de faire passer la capacité actuelle de 1 500 MW à 10 000 MW d’ici 2025. Et pour ce faire, il compte sur les investisseurs privés comme le font d’autres pays africains : l’Afrique du Sud, le Kenya ou encore l’Éthiopie.
Jean Marie Takouleu