La Tanzanie a décidé de faire de la protection de sa biodiversité le socle de son développement touristique. Le gouvernement a annoncé son intention d’assurer la conservation de 5,2 millions d’hectares de forêt d’ici à 2030. Une décision qui s’inscrit dans le cadre de l’accord AFR100.
Selon Japhet Hasunga, le ministre tanzanien du Tourisme et des Ressources naturelles, la Tanzanie contribue à hauteur de 43 millions de tonnes aux émissions de gaz à effet de serre. Dans le même temps, le pays perd environ 460 000 hectares de forêt par an. Ce qui est inquiétant pour un pays où le tourisme – fondé sur la qualité de son patrimoine naturel – compte pour plus de 17 % du produit intérieur brut. C’est la raison principale qui pousse la Tanzanie à appliquer l’accord AFR100, un partenariat signé entre 25 états africains, des entreprises, des partenaires financiers et des organisations non gouvernementales pour restaurer 100 millions d’hectares de forêt en Afrique d’ici 2030.
Dans ce cadre, la Tanzanie conservera plus de 5 millions en Tanzanie continentale et plus de 25 000 hectares à Zanzibar (ensemble d’iles de l’océan indien appartenant à la Tanzanie, ndlr). Le pays va rassembler les parties prenantes et ses partenaires pour renforcer l’échange d’informations et la collaboration afin de mettre en cohérence plusieurs programmes de conservation en vue d’appliquer au mieux localement l’accord AFR100. Il va également chercher des opportunités commerciales pour attirer les investissements du secteur privé. Le gouvernement veut démarrer son nouveau projet par la réserve forestière de Kazimzumbwi dans le district de Kisarawe, région côtière à l’est du pays.
Priorité accordée à la réserve forestière de Kazimzumbwi
« La décision de mettre l’accent sur la conservation de la réserve forestière de Kazimzumbwi tient à l’importance de cette dernière dans l’économie et la biodiversité de la Tanzanie. Il s’agit aussi de soutenir les efforts réalisés par les différentes parties prenantes et les décideurs à tous les niveaux dans la gestion des ressources forestières », explique Dos Santos Silayo, le directeur général de l’Agence tanzanienne des services forestiers (TFS). L’opération s’étendra ensuite à Southern Ruvu, Masvingo et Pugu. Il s’agit de réserves forestières situées dans le district de Kisarawe, près de Kazimzumbwi.
Tout comme la Tanzanie, ils sont plusieurs pays africains à avoir paraphé l’accord AFR100. À Madagascar, ce sont en tout 4 millions d’hectares de forêt qui doivent être restaurés dans les dix prochaines années. Le Malawi va également restaurer la même superficie. Pour ce faire, le pays devra miser sur la création de forêts communautaires et la restauration des voies navigables pour faciliter la conservation des sols et eaux. Le Malawi devra aussi miser sur l’agriculture de conservation et l’agroforesterie.
Jean Marie Takouleu