En quelques mois, plus de 200 000 fosses ont été creusées dans le cadre d’une initiative de lutte contre la désertification en Tanzanie.
Plusieurs banques de semences de graminées ont également été constituées. L’initiative a inspiré le reboisement auprès des communautés avec notamment neuf millions d’arbres plantés en utilisant la méthode de régénération naturelle utilisée par les agriculteurs locaux.
Le projet lancé depuis 2013 vise la restauration d’environ 130 millions d’hectares de sols dégradés d’ici à 2030, grâce à des financements des partenaires internationaux à l’instar de la fondation allemande The Food Family. Ces actions permettront à terme l’augmentation des pâturages et des terres arables pour les populations.
« Des graines d’herbe sont semées dans des “» diguettes” ». Au fur et à mesure qu’ils germent, ils lient le sol, empêchant l’érosion et le gardant frais. De cette façon, plus de verdure peut s’enraciner dans la terre environnante » explique l’équipe de Justdiggit, une Organisation non gouvernementale (ONG) néerlando-kenyane qui accompagne les populations dans la lutte contre la désertification.
En Tanzanie, les effets du changement climatique, notamment les épisodes de sécheresse prolongée, fragilisent l’activité pastorale dans la plupart des régions ces dernières années.
La fréquence des épisodes de sécheresse
Depuis le début de 2022, une vague de sécheresse prolongée a déjà causé la mort d’au moins 62 000 animaux, dont des bovins, des moutons et des chèvres à Simanjiro dans la région de Manyara. Le manque d’eau et d’herbe de pâturage a aggravé la situation, causant le déplacement de plusieurs bergers de cette localité tanzanienne vers des pays voisins d’Afrique de l’Est, à l’instar du Kenya.
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Quelques années avant, une grave sécheresse a frappé l’île tanzanienne semi-autonome de Zanzibar. Le phénomène a détruit près de 4 000 hectares de cultures céréalières et décimé 50 têtes de bétail. Plusieurs riverains ont été contraints d’abattre leurs vaches, vendant les carcasses à 150 dollars, au lieu de 350 dollars. Cette situation a causé des pénuries alimentaires dans certains foyers.
Benoit-Ivan Wansi