Le gouvernement tanzanien a donné son aval pour réalimenter les mares aux hippopotames asséchées dans le parc national de Katavi à cause de la sécheresse qui sévit en Afrique de l’est et australe. Cette situation est à l’origine des ravages causés par ces gros mammifères qui divaguent dans les villages situés à proximité du parc.
C’était une mesure très attendue ! Le gouvernement tanzanien a décidé de réalimenter en eau les mares aux hippopotames du parc national de Katavi, située au sud-ouest du pays. La mesure a été annoncée personnellement par le président tanzanien, John Magufuli, qui s’est rendu récemment dans le village de Kapuni, dans le district de Tanganyika, région de Katavi.
Son déplacement avait pour but de rassurer les populations après les ravages causés par les hippopotames dans ce village de cultivateurs. Le déplacement des pachydermes est dû à la sécheresse qui touche actuellement l’Afrique de l’est et australe. Elle se manifeste par l’assèchement des rivières et des mares où vivent les hippopotames.
Une nécessité !
La peau de l’hippopotame est très sensible aux rayons du soleil, ce qui le pousse à rester au frais dans l’eau en journée. Sans eau, ce gros mammifère ne peut pas survivre très longtemps. Autre problème, les hippopotames mâles sont très territoriaux et défendent une portion de rivière ainsi qu’un groupe allant de cinq à 30 femelles avec leurs jeunes. La rareté de l’eau cause des conflits territoriaux qui poussent certains pachydermes à sortir du parc national de Katavi.
Il s’agit d’une situation assez dangereuse, aussi bien pour les animaux que pour les populations des villages situés à proximité du parc. Récemment, des hippopotames ont causé des ravages dans le village de Kapuni. En représailles, les populations ont abattu certains spécimens. C’est pour mettre fin à ce conflit hommes-animaux que le président John Magufuli a demandé à Tanzania National Parks (Tanapa) d’alimenter en eau les bassins formés au fil du temps par les mouvements d’entrée et de sortie des hippopotames.
En attendant, certains animaux se sont réfugiés dans un barrage construit pour l’approvisionnement en eau des populations. « Les 50 hippopotames qui ont trouvé refuge dans le barrage sont très intelligents. Tanapa devrait construire des barrages dans le parc afin d’y renvoyer les hippopotames », explique le président John Magufuli. Des recommandations, qui sont bien suivies par Tanapa. Cet organisme chargé de la préservation des parcs nationaux tanzaniens a déjà commencé à remplir les bassins du parc national de Katavi où vivent au moins 500 hippopotames et crocodiles. Ils côtoient une importante population de buffles, de lions ou encore d’éléphants sur un vaste territoire de 5 000 km2. Ce qui en fait le troisième parc de Tanzanie par sa superficie.
Jean Marie Takouleu