Le Laboratoire tanzanien d’hydrologie des isotopes est désormais opérationnel. Située à Dodoma, la capitale de la Tanzanie, l’installation aura pour principale mission la protection des sources d’eau du pays. Une première en Afrique de l’Est !
Une nouvelle étape vient d’être franchie dans la gestion des ressources en eau en Tanzanie. Le gouvernement vient de mettre en service un laboratoire d’hydrologie des isotopes à Dodoma, la capitale de la Tanzanie. L’installation contribuera à protéger les sources d’eau du pays à travers la technique de l’hydrologie des isotopes. Il s’agit d’une technique nucléaire qui aide les pays à mieux gérer les ressources en eau en fournissant des informations sur l’origine, l’âge, la qualité et le mouvement de l’eau dans les aquifères souterrains. Ainsi, en étudiant les isotopes ((variantes des éléments chimiques de l’eau, Ndlr) de l’eau, les hydrologues tanzaniens pourront acquérir davantage de connaissances scientifiques qui les aideront à informer les plus de 410 000 habitants de Dodoma et de l’ensemble du pays, sur la meilleure manière de protéger et de préserver les réserves d’eau.
Afin de mener à bien les analyses de l’eau, le premier laboratoire d’hydrologie de la Tanzanie a été doté d’un analyseur d’eau à isotopes liquides. Ce dispositif a coûté 62 000 dollars à l’État, soit plus de 143,5 millions de shillings tanzaniens. « Si une partie de l’eau est testée à partir d’une rivière, cela aidera à fournir des informations potentielles qui permettront de déterminer la quantité d’eau souterraine. C’est une bonne chose, surtout dans la mesure où l’on prévoit de forer un puits. Si au contraire l’eau est testée à partir d’une source inconnue, le laboratoire aidera à analyser ses composantes – essentiellement l’hydrogène et l’oxygène- pour en déterminer la source », explique Emmanuel Nahozya, hydrologue au ministère tanzanien de l’Eau et de l’Irrigation. « Le nouveau laboratoire de recherche servira également à déterminer le niveau d’une source d’eau et le volume réel des eaux souterraines dans une zone bien définie », précise Kitila Mkumbo, le secrétaire permanent du ministère tanzanien de l’Eau et de l’Irrigation.
Le laboratoire d’hydrologie des isotopes de la Tanzanie est la toute première infrastructure du genre construite en Afrique de l’Est. « La technologie qui sera utilisée dans le laboratoire est nouvelle, d’où la nécessité d’avoir un personnel compétent et au fait du fonctionnement de l’analyseur d’eau à isotopes liquides installé dans la structure. Malheureusement, les hydrologues les plus expérimentés de la Tanzanie iront très prochainement à la retraite sans remplacements immédiats », indique Kitila Mkumbo.
Il est ainsi prévu le recrutement et la formation des étudiants dans le domaine des sciences de l’eau pour combler le déficit de personnel qualifié dans le domaine de l’eau, qui sera bientôt visible dans le pays.
Inès Magoum
