Le gouvernement tchadien renouvelle l’accord existant avec l’organisation African Parks Network, pour la protection du Grand écosystème fonctionnel de Zakouma. Cet ensemble a été créé à partir du parc national de Zakouma dont African Parks assure la gestion déléguée depuis 2010.
African Parks Network assurera la gestion du Grand écosystème fonctionnel de Zakouma au moins jusqu’en 2027. Ainsi en a décidé le gouvernement tchadien à travers le renouvellement de l’accord existant avec cette organisation de conservation de la nature basée à Johannesburg en Afrique du Sud. Le Grand écosystème fonctionnel de Zakouma est un ensemble formé par le parc national de Zakouma géré depuis 2010 par African Parks, auquel le gouvernement tchadien a associé depuis 2017 les réserves de faune de Siniaka Minia et de Bahr Salamat, ainsi que les corridors de faune attenants.
Tout comme Zakouma, ces réserves de faunes situées dans la province du Salamat renaissent après de nombreuses années marquées par le braconnage qui touche particulièrement les pachydermes, notamment les éléphants et les rhinocéros. « L’accord de gestion révisé permettra au gouvernement tchadien, à African Parks et aux communautés locales, de continuer à s’appuyer sur cette dynamique positive. Les priorités centrales de la gestion comprendront les initiatives de restauration de la biodiversité en cours parmi lesquelles la translocation et l’introduction d’espèces clés », indique African Parks.
La restauration de la biodiversité
Parmi les initiatives de restauration de la biodiversité menées actuellement par l’organisation sud-africaine, figure une opération de réintroduction des buffles dans la réserve de faune de Siniaka Minia. L’opération lancée en février 2022 sous la supervision du ministère tchadien de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable vise à transférer 2 000 buffles depuis le parc national de Zakouma qui en compte déjà plus de 15 000.
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La réduction du braconnage à Zakouma a aussi été bénéfique pour les éléphants qui ont vu leurs populations augmenter de 40 %. D’ailleurs, aucun de ces pachydermes n’a été braconné au cours des six dernières années selon African Parks.
Le développement de l’écotourisme
Cette réussite est aussi à mettre au crédit de nombreux partenaires du projet de restauration de la biodiversité dans le parc national de Zakouma, notamment l’Union européenne (UE), la fondation Segré, la fondation JRS Biodiversity (JRS), Save the Elephants et le Elephant Crisis Fund (ECF) du Wildlife Conservation Network, la fondation Silent, le Département d’État américain, le Service de la faune et de la flore des États-Unis (USFWS), et le Lion Recovery Fund (LRF) du Wildlife Conservation Network.
Outre la restauration et la protection des espèces sauvages, African Parks se consacre aussi désormais au développement de l’écotourisme. Cette activité générera des revenus nécessaires à la préservation de la biodiversité et les moyens de subsistance des communautés riveraines. Mais l’organisation devra aussi s’occuper d’un problème lié à la conservation de la biodiversité, le conflit homme-faune.
Des incidents impliquant les animaux sauvages sont fréquemment enregistrés dans la province du Salamat. Lors du lancement de l’opération de réintroduction des buffles dans la réserve de faune de Siniaka Minia, le gouverneur de la province du Salamat, Abdoulaye Ibrahim Siam, a plaidé pour l’accélération du mécanisme de dédommagement des victimes d’animaux sauvages jugé trop lent.
Jean Marie Takouleu