Amdjarras, la petite ville tchadienne située dans la région de l’Ennedi Est, va connaître une révolution énergétique dès la fin de cette année. Le village natal du président Idriss Deby sera entièrement électrifié par 1000 KW d’énergie éolienne. Une première au Tchad.
Le président Idriss Deby a effectué une visite dans son village natal à l’est du Tchad, le lundi 11 juin 2018. Lors de ce périple, il a surtout été question d’une visite de chantier. Celui de la construction d’un parc éolien à Amdjarras. La centrale « Beain Ganis » est en construction depuis le début de l’année 2017. Les travaux, rendus à leur deuxième phase, où il s’agit de tirer des câbles électriques jusqu’aux postes de raccordement. Plus précisément, les techniciens responsables de la réalisation de ce projet ont fait savoir au président de la République qu’il ne restait qu’à installer des disjoncteurs pour raccorde l’énergie produite par les quatre éoliennes au réseau électrique d’Amdjarass. Elles sont déjà fonctionnelles et capables chacune d’une production maximale de 250 KW. À terme, Amdjarras sera donc alimentée par une électricité 100 % renouvelable.
Le trésor public, à ce stade, a déjà injecté 6,56 milliards de FCFA (dix millions d’euros). C’est un coût jugé extrêmement élevé par le chef d’État tchadien lui-même, dont le pays traverse un marasme économique caractérisé par des arriérés de salaires dans la fonction publique. Un investissement important, certes, mais qui permettra d’assurer la livraison d’une énergie électrique de qualité, sans discontinuité et dont les turbines fonctionnent sans émissions de CO2.
Le Tchad, un énorme potentiel éolien
La matière première de l’énergie éolienne, c’est le vent. Ces mouvements d’air, totalement gratuits et disponibles partout au Tchad. Selon des experts, la moitié nord de ce pays d’Afrique centrale dispose d’un bon potentiel avec des vents atteignant les vitesses de 7 à 7,5 m/s. Cependant, la généralisation à l’échelle du pays de parcs éoliens, comme à Amdjarras, semble peu probable à court terme, car cela requiert beaucoup d’infrastructures et de moyens financiers. Trop pour le Tchad. Selon des chiffres de la Banque mondiale, publiés cette année, le Tchad est le 20e pays le plus pauvre de la planète. Le PIB annuel par Tchadien est de 811 dollars.
Boris Ngounou
