L’Association internationale de développement (IDA), une filiale du groupe de la Banque mondiale vient de valider un prêt de 385 millions de dollars en faveur du Cameroun et du Tchad. Les fonds permettront le financement d’un projet d’interconnexion électrique entre les deux pays d’Afrique centrale.
Le conseil d’administration du groupe de la Banque mondiale vient de valider le déblocage de 385 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA), sa filiale destinée à soutenir les pays à revenus faibles. Le prêt permettra le financement du projet d’interconnexion électrique entre le Cameroun et le Tchad.
Ce projet permettra le commerce d’électricité entre le Cameroun et le Tchad. Il servira aussi à accroître l’accès à l’électricité à N’Djamena, la capitale du Tchad. Selon l’IDA, les services énergétiques au Tchad sont parmi les plus faibles au monde. Dans son rapport de 2018, la Banque mondiale indique que plus de 88 % de la population du Tchad n’a pas accès à l’électricité.
« Les communautés rencontrent des difficultés pour exploiter des entreprises et générer des revenus, ce qui entrave les efforts de réduction de la pauvreté. En outre, les inégalités d’accès à l’électricité font qu’il est difficile pour les deux pays de réaliser le plein potentiel de leur capital humain, et augmentent leur vulnérabilité au changement climatique, aux catastrophes naturelles et aux pandémies », indique l’IDA.
L’électrification d’au moins 478 localités
Le Projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad permettra la construction d’une ligne de haute tension de 225 kV entre Ngaoundéré, Maroua (Cameroun) et Ndjamena (Tchad). Une bretelle de ligne de haute tension de 225 kV sera construite pour assurer la liaison entre Maroua (Cameroun), Bongor, Guelendeng et Ndjamena (Tchad). La longueur totale des lignes de haute tension à construire est d’environ 1 024 km (786 km au Cameroun et 238 km au Tchad).
Des postes de transformation de haute tension en moyenne tension seront construits le long des corridors. Ces installations permettront l’établissement des réseaux de distribution, pour l’électrification rurale. Selon la Banque africaine de développement (BAD), l’interconnexion des moyens de production et de transport d’électricité du Cameroun et du Tchad permettra des gains importants en coûts de production au profit direct des sociétés nationales d’électricité. Le projet permettra aussi, à travers l’électrification des localités riveraines des lignes d’interconnexion, d’augmenter le taux d’accès à l’électricité dans les deux pays et contribuera d’une manière générale à l’amélioration des conditions de vie des populations et à la lutte contre la pauvreté.
Les bénéfices pour les compagnies électriques locales
À en croire la BAD, le Projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad bénéficiera aux compagnies d’électricité locales. C’est le cas la Société nationale d’électricité (SNE) au Tchad, la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel) du Cameroun, l’Agence de l’électrification rurale (AER) du Tchad et l’entreprise Eneo au Cameroun. Ces compagnies bénéficieront des infrastructures de transport et de distribution d’électricité mises en place dans le cadre du projet.
La population totale concernée directement par le projet sera d’environ 8,9 millions d’habitants dont 6,5 millions au Cameroun et 2,4 millions au Tchad. Outre l’IDA, le projet est également soutenu par la BAD. La banque panafricaine basée à Abidjan en Côte d’Ivoire a récemment prêté 226 millions d’euros à l’État du Cameroun pour la mise œ du projet.
Jean Marie Takouleu
