Au Tchad, la montée des eaux du fleuve Chari inquiète. Selon les autorités tchadiennes, le niveau de ce bassin a atteint 804 centimètres, un record depuis six décennies. Dans ce contexte favorable aux inondations notamment dans la capitale N’Djamena et ses environs, le président du Conseil militaire de transition au Tchad a décrété l’état d’urgence. « D’importantes quantités d’eau convergent en ce moment vers le lac Tchad. Cela causera probablement plus de dégâts que ce qui a été déjà observé sur l’ensemble du territoire, car les ouvrages existants n’ont pas été conçus sur la base de données météorologiques et hydrologiques actuelles », déclare Mahamat Idriss Deby.
D’après les experts, cette nouvelle crue couplée à des risques de tempêtes serait due au changement climatique dont les effets aggravent les phénomènes météorologiques. Depuis le début de l’année 2022, le fleuve Chari parcourant 1 200 km entre le Tchad, le Cameroun et la République centrafricaine (RCA) a déjà inondé 636 localités dans 18 provinces tchadiennes. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), cette catastrophe naturelle a causé la destruction de 465 000 hectares de champs et la perte de 19 000 têtes de bétail.
Au Tchad, les épisodes d’inondations sont récurrents durant la saison pluvieuse. Entre août et septembre 2018 par exemple, les fleuves Chari et Logone sont sortis de leurs lits en ravageant au passage plusieurs quartiers de N’Djamena à l’instar de Walia. Face à cette situation, le gouvernement de ce pays d’Afrique centrale a lancé la construction des canaux de drainages dans le 7e et le 8e arrondissement de la capitale tchadienne.
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Les travaux financés à hauteur de 14,3 millions d’euros (environ 9,4 milliards de francs CFA) par l’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne (UE) visaient l’aménagement de deux bassins de rétention qui vont permettre de contenir l’eau de pluie. Ces deux bassins sont reliés par deux canaux de drainage dont le premier d’une longueur de 5 km est également doté d’une station de pompage.
Benoit-Ivan Wansi