Le Tchad entend voir sa couverture électrique passer de 8,8 % à 53 % d’ici 2030. Cette volonté est consignée dans la lettre de politique énergétique du pays, validée à la mi-août 2018 par l’ensemble des acteurs de ce secteur. Ce document affiche pour la même période un taux de 20 % d’électrification en zone rurale. La part des énergies renouvelables devrait également être portée à 20 % du mix énergétique.
Des réformes incitatives pour développer le gros potentiel du Tchad en matière d’énergies renouvelables
Dans la lettre de politique énergétique nationale du Tchad, des mesures d’accompagnement telles que des allègements fiscaux sont mis en place afin d’atteindre les objectifs de production des énergies renouvelables. Dès 2019, l’acquisition des matériels et équipements servant à la production et à la promotion des énergies renouvelables sera exonérée de TVA. I « Agence de Développement des Énergies renouvelables (Ader) devrait être restructurée en 2019 en vue d’une exploitation optimale de l’immense potentiel en énergie renouvelable du pays au bénéfice des populations et des entreprises qui ont un accès très limité à l’énergie.
Toujours dès 2019, des opérateurs privés pourront bénéficier de licences d’exploitation, de transport et de distribution d’électricité afin d’investir dans le pays.
D’après les données officielles, du nord au sud de ce pays sahélien, le soleil brille entre 2 750 et 3 250 heures par an, soit en moyenne 4 à 6 kilowattheures par mètre carré et par jour. Début décembre 2017, le thermomètre continuait d’afficher autour des 35 °C à l’ombre dans la capitale tchadienne.
C’est en considération de ces prédispositions naturelles que plusieurs projets viennent d’être lancés dans le domaine des énergies renouvelables. Parmi eux, on trouve une centrale solaire de 32 mégawatts (MW), entièrement financée par la Banque africaine de développement et installée au cœur de la capitale N’Djamena. Début 2018, le Tchad a également annoncé le déploiement d’un vaste programme de 23 millions de dollars, cofinancé avec la Banque islamique de développement et l’Office national d’électricité et d’eau du Maroc, visant à fournir une électricité fiable aux zones rurales, où seulement 5 % de la population est éclairé.
Boris Ngounou