La subvention de 27 milliards de francs CFA (plus de 38 millions d’euros) a été accordée le 16 novembre 2023 via l’ambassadeur de la République populaire de Chine à N’Djamena, Wang Xining. Le gouvernement du Tchad s’appuiera sur cette subvention pour financer la construction d’installations d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement dans les provinces de Salamat et Mandoul, situées respectivement au sud-est et au sud du pays.
Selon le ministère tchadien de l’Eau et de l’Assainissement, ces installations seront essentiellement constituées de forages équipés de pompes à motricité humaine, d’usine d’eau potable, de balises pour guider les bestiaux à retrouver les points d’eau, ainsi que de toilettes publiques. « La réalisation de ce projet permettra à des milliers de Tchadiens d’avoir une meilleure qualité de vie », assure Wang Xining, l’ambassadeur de la Chine au Tchad. Selon la Banque africaine de développement (BAD), en 2021, le taux d’accès à l’eau potable au Tchad atteignait à peine les 53 %. Quant à l’assainissement, le dernier rapport de la BAD (2017) indique un taux d’accès à 30 %.
Le reste de l’enveloppe servira à financer l’étude des ressources en eau dans la zone de Grès de Nubie au nord-est du pays. Le système d’aquifère qui s’étend sur 2 000 000 km² couvre également les territoires de la Lybie orientale, de l’Égypte, et du nord Soudan. « La quantité totale d’eau stockée dans le système aquifère de Grès de Nubie serait de l’ordre de 540 000 km3, mais la quantité totale exploitable est estimée à seulement 15 340 km3, soit moins de 3 % de l’eau stockée. Tous les pays (Égypte, Lybie, Soudan) exploitent déjà l’eau stockée dans ce système d’aquifère, sauf le Tchad », indique le ministère tchadien de l’Eau et de l’Assainissement.
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Outre l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement au Tchad, l’exploitation du Grès de Nubie permettra au pays de faire face à la sécheresse. « Au cours de ces dernières décennies, la rareté des pluies a entraîné la dégradation des sols, réduisant la production agricole et halieutique, et l’assèchement continu du lac Tchad, de 25 000 km2 en 1960 à moins de 2 500 km2 aujourd’hui », ajoute le ministère tchadien de l’Eau et de l’assainissement.
Inès Magoum