La côte togolaise, l’un des endroits les plus prisés du pays, il y a encore une dizaine d’années, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Selon les autorités, l’érosion grignote les côtes à une vitesse inquiétante. Dans le village côtier d’Afidégnigban, à une quinzaine de kilomètres à l’est du centre-ville de la capitale togolaise, la mer avance à un rythme de 10 mètres par an en moyenne.
Face à cette rapide avancée de la mer, et eu égard aux conséquences pour les populations riveraines des côtes, l’une des mesures prises par les pouvoirs publics, en 2018, a été d’interdire de creuser du sable le long des côtes. De nombreux habitants vivaient ou subsistaient grâce à la commercialisation du sable marin. Ce qui accélère l’érosion des côtes et favorise l’avancée de la mer.
C’est dans ce contexte qu’intervient le projet de l’antenne togolaise du Programme alimentaire mondiale (FAO) : trouver une alternative à l’interdiction d’extraire le sable. Ainsi, dans les deux années à venir, la FAO recevra un financement de 936 000 euros, soit 614 millions de FCFA, alloués par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), afin de trouver d’autres activités génératrices de revenus le long des zones littorales. En annonçant ce projet le jeudi 17 janvier 2019 à Lomé, le représentant de la FAO au Togo, Oyétoundé Djiwa, a indiqué qu’il sera notamment question d’accompagner les femmes et les jeunes et de les former au maraîchage, à l’aquaculture et à la transformation des produits de la pêche.
Un programme de résilience, dont les efforts s’ajoutent à ceux du Waca, développé au niveau ouest-africain
Les activités menées dans le cadre du projet de résilience des populations des zones côtières togolaises placent de manière incontestable l’agriculture au cœur des débats sur la gestion des ressources naturelles et des objectifs environnementaux mondiaux. Il en va de même pour le projet d’investissement dans la résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (WACA, ResIP West Africa Coastal Area, en anglais).
Lancé le 30 novembre 2018 à Dakar ( Sénégal), le WACA concerne 6 pays de la zone côtière ouest-africaine (le Benin, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, Sao Tomé Principe, le Sénégal et le Togo). Financé par la Banque Mondiale (BM), le FEM et l’État togolais pour un montant de 47,3 millions d’euros, soit 31 milliards de FCFA, le projet prévoit de développer une agriculture résiliente dans les zones cibles. Par ailleurs, 3 000 ménages seront mis à l’abri des inondations, grâce aux bassins d’orage, sans oublier la création puis l’opérationnalisation de 7 unités pilotes de transformation des produits locaux.
Boris Ngounou