Le Togo veut monter d’un cran dans ses efforts en faveur de l’eau potable pour tous d’ici à 2030. Ainsi, en 2024, le gouvernement prévoit d’augmenter de 5,8%, le budget annuel alloué aux projets d’eau potable dans le pays d’Afrique de l’Ouest. Il passera donc à 18 milliards de francs CFA, environ 27,5 millions d’euros.
Quelque 1 milliard de francs CFA (plus de 1,5 millions d’euros). C’est le montant de l’enveloppe additionnelle qui sera allouée aux projets d’eau potable chaque année au Togo, soit une augmentation de 5,8 %. De 17 milliards de francs CFA (environ 26 millions d’euros) indiqué dans la loi de finances rectificative 2023, le budget dédié au secteur de l’eau potable dans le pays d’Afrique de l’Ouest passera donc à 18 milliards de francs CFA, soit près de 27,5 millions d’euros en 2024.
Cette dotation, encore prévisionnelle, est inscrite dans la loi des finances 2024, adoptée récemment par la Commission des finances de l’Assemblée nationale du Togo. Pour le gouvernement togolais, l’objectif est d’accélérer les projets d’approvisionnement en eau potable en cours dans le pays, en vue de l’atteinte du sixième objectif de développement durable (ODD6) d’ici à 2030.
La phase 3 du projet d’eau Passco, qui bénéficiera à 200 000 personnes
Les travaux de la troisième phase du Projet d’amélioration des conditions sanitaires en milieu scolaire et rural (Passco) sont les plus récents lancés au Togo (20 octobre 2023), par le ministre d’État, ministre togolais de l’Eau et de l’Hydraulique villageoise, Damehame Yark. L’augmentation du portefeuille de ce projet permettrait d’accélérer la réalisation de 850 forages équipés de pompes à motricité humaines prévus. Des installations, qui desserviront des écoles primaires rurales, des unités de soins périphériques et des communautés rurales proches dans les régions des Savanes et de la Kara, soit plus de 200 000 personnes bénéficiaires d’ici à 2025.
Lancé en 2018, le Projet d’infrastructures et de développement urbain (PIDU) devrait également recevoir un coup d’accélérateur financier en 2024. En août 2023, les chantiers de deux projets d’adduction d’eau potable (AEP) dans la région des Savanes ont été lancés dans ce cadre. À Dapaong, une ville de 117 000 habitants, les travaux portent sur la construction de 45 km de réseau d’eau potable pour la desserte de 10 quartiers peuplés de 2 400 personnes. À Nika-Est, l’AEP sera constituée de quatre forages. L’eau pompée de la nappe phréatique sera stockée dans un château d’eau d’une capacité de 100 m3 et distribué via 33 bornes-fontaines à plus de 5 000 personnes.
L’autre projet qui pourrait bénéficier de la dotation financière annoncée par le gouvernement togolais cette année dans le secteur de l’eau est le Projet de sécurité hydrique en milieu urbain au Togo (PASH-MUT), qui sera prochainement et se déploiera en trois composantes.
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La première composante du PASH-MUT vise l’amélioration de l’accès aux services d’approvisionnement en eau potable dans le Grand Lomé, à travers la construction et la réhabilitation de systèmes de production et de traitement de l’eau (forages, stations de pompage et de potabilisation) , la construction et la réhabilitation d’installations de stockage de l’eau , la réhabilitation, le remplacement et l’extension des systèmes de transport et de distribution d’eau, ainsi que la supervision des travaux.
La seconde composante de ce projet permettra de renforcer l’efficacité opérationnelle et la capacité de la Togolaise des eaux (TdE), en mettant l’accent sur la réduction des pertes en eau et sur le renforcement des relations avec les clients.
Dans sa troisième composante, le projet appuiera surtout l’amélioration de l’accès à des installations d’approvisionnement en eau, d’hygiène et d’assainissement pour les écoles et les centres de santé du Grand Lomé, et comprendront des campagnes de sensibilisation Wash (Water, Sanitation and Hygiene). Ce volet du projet permettra aussi d’améliorer la gestion des boues de vidange à travers la construction d’usines dédiées, réduisant ainsi les impacts potentiels des menaces pour la santé liée aux maladies d’origine hydrique sur les personnes vulnérables comme les enfants et les patients des hôpitaux.
Inès Magoum