Le trafic d’ivoire demeure d’actualité au Togo. Le dernier cas en date a eu lieu le 13 octobre 2020 à Attiégou, un quartier périphérique de Lomé, où cinq personnes ont été interpellées alors qu’elles s’apprêtaient à écouler trois grosses défenses d’éléphant. Une fois arrêtés, ils ont d’abord été placés en garde à vue à l’Office central de répression du trafic illicite des drogues et du blanchiment (Ocrtidb), avant d’être déférés à la prison civile de Lomé après avoir reconnu les faits à eux reprochés devant le procureur. Ils sont accusés de détention, circulation et de commercialisation illégale de produits fauniques. Des faits passibles d’une peine de prison allant d’un à cinq ans et d’une amende d’un million à 50 millions de francs CFA (1500 à 76 000 euros), conformément à l’article 761 du volet environnement du Code pénal en vigueur au Togo.
Cette autre arrestation intervient trois mois après celle de Kara au nord de Lomé, où quatre trafiquants ont été appréhendés en possession de 6 défenses d’éléphant. Des opérations rendues possibles grâce à la collaboration entre les agents de l’Ocrtidb, le ministère togolais de l’Environnement et des Ressources forestières (MERF) et Eagle-Togo, un réseau d’activistes écologiques qui apporte sa collaboration technique dans la lutte contre la criminalité faunique.
La plaque tournante du trafic d’ivoire en Afrique
En janvier 2014, plus de deux tonnes de défenses d’éléphant ont été découvertes dans un conteneur au port de Lomé, en partance pour le Vietnam, alors que deux autres tonnes d’ivoires avaient été découvertes au cours de la même semaine dans la capitale togolaise. Pour les défenseurs de l’environnement, le pays d’Afrique de l’Ouest est devenu le centre d’un vaste trafic d’ivoire. Ces défenses viennent principalement d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, avant d’être acheminées par bateau vers l’Asie, ceci au mépris de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), qui depuis 1989, a déclaré illégal, le commerce international de l’ivoire.
Le commerce illégal de l’ivoire met les éléphants en voie d’extinction. Lors du Congrès mondial de la nature qui s’est tenu à Hawaï (États-Unis d’Amérique) en septembre 2016, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a indiqué qu’entre 2007 et 2014, le nombre d’éléphants a chuté de 30 %. Un déclin qui s’accélère pour atteindre le taux de 8 % par an.
Boris Ngounou