La firme japonaise Mitsubishi a déclaré qu’elle souhaitait fournir de l’énergie hors réseau aux populations togolaises. La future collaboration entre le Togo et le Japon se fera dans le cadre du projet Cizo lancé en 2017, qui vise à fournir de l’électricité à 2 millions de Togolais d’ici à 2022.
La firme japonaise Mitsubishi spécialisée dans la production de véhicules automobiles a annoncé au grand public qu’elle était prête à pénétrer le marché togolais de l’énergie solaire. Elle fournira des solutions off-grid pour alimenter les ménages en électricité. Le directeur de la succursale de Mitsubishi en Afrique, Yas Doida, a partagé la nouvelle après une réunion de travail qu’il a effectuée à la fin du mois de juillet (2019) avec le Premier ministre togolais, Sélom Klassou. Selon la partie japonaise, le partenariat devrait entrer en vigueur en 2019 et sera axé prioritairement sur l’énergie.
Cizo pour « allumer » le Togo
Pour améliorer l’accès à l’énergie électrique, le gouvernement togolais mise sur les énergies renouvelables et une production off-grid. En 2017, le président Faure Gnassingbé a lancé le programme Cizo, une initiative présidentielle d’électrification rurale via des kits solaires individuels. Cizo, qui signifie « allumer » en Guin, une langue parlée dans le sud du Togo, est un programme qui sera complété par l’installation de quatre centrales solaires photovoltaïques de 30 MW chacune et de 300 mini-grids. Le gouvernement a d’ailleurs autorisé très récemment le projet de construction d’une centrale solaire photovoltaïque de 30 MW à Blitta dans la région centrale.
Le programme Cizo devrait permettre un accès à l’électricité de toutes les populations rurales, soit 2 millions de personnes, grâce à un ensemble de 300 000 kits solaires implantés de part et d’autre du pays. Chaque ménage aura la possibilité de charger cinq lampes, une télévision et une radio sur une batterie de 12 volts. Le coût global du programme s’élève à 103 millions d’euros. Le Togo bénéficie jusqu’ici du soutien technique de l’entreprise britannique Bboxx et de Soleva, opérateur local également agréé, qui se chargent notamment de fournir le matériel. Les deux concurrents devront donc également compter sur l’arrivée prochaine de Mitsubishi sur le marché togolais.
La Banque africaine de développement (BAD) a injecté 871 000 euros pour assurer le démarrage du projet. La mise en œuvre de ce programme va générer 9 000 emplois, dont 5 000 directs. Le gouvernement togolais a également créé cinq académies solaires régionales pour assurer la formation de près de 2 500 techniciens qui seront déployés dans le cadre de ce programme.
En 2030, le Togo veut atteindre un taux d’accès à l’électricité de 100 %. À cette même échéance, ce pays d’Afrique de l’Ouest souhaite que la part d’énergie verte dans son mix énergétique atteigne 50 %.
Luchelle Feukeng