Dans la région de Kara, au nord-ouest du Togo se trouve le petit village de Kountoum. Ici, sa paisible population pratique de l’agriculture et de l’élevage en journée. Mais le soir, chacun se débrouille avec une lampe qui fonctionne grâce au kérosène. Cependant, lentement mais sûrement, les habitants abandonnent leurs vieilles habitudes. Car désormais, l’électricité a été installée au village et, à partir d’une seule ampoule, c’est toute une pièce qui s’éclaire dans les maisons.
Plus intéressant encore, cette énergie est produite par des panneaux solaires, qui captent les rayons du soleil, souvent très perçant dans cette région, pour les transformer en énergie. Mais, ce qui a surtout marqué les populations de Kountoum, c’est de voir leur président de la République, Faure Gnassingbé, venir jusque chez eux pour couper le ruban symbolique, marquant la mise en service du nouveau parc solaire, qui alimente le village.
De l’énergie pour plusieurs centaines de foyers
La centrale produit 100 kW. Une partie de cette énergie est stockée dans des batteries. Ainsi, la nuit, les populations Kountoum continuent à disposer de cette énergie propre. Elle est acheminée dans une centaine d’habitations grâce à une ligne de basse tension longue de 3 km. Avec l’arrivée de cette énergie verte, le village se dote, par la même occasion, de lampadaires qui illuminent certains coins sombres dans nuit noire. Coût total de cette infrastructure, 320 millions de francs CFA, soit près de 488 000 euros.
Kountoum n’est pas le premier village à avoir accès à l’électricité. Des parcs solaires ont été construits dans trois autres villages : à Ogou, à Assoukoko dans le département de Blitta (au centre du Togo) et à Takpapiéni dans le département d’Oti Sud. En tout, les quatre installations ont nécessité un investissement de 2 milliards de francs CFA (soit plus de 3 millions d’euros). Ces projets qui s’enchaînent s’inscrivent dans le cadre du Programme régional de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (Prodere). Une initiative lancée et financée par la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Son objectif est de « réduire substantiellement, le déficit énergétique dans les pays membres (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo et Bénin), par le développement des énergies renouvelables ». La mise en place de ce programme implique une contractualisation avec des producteurs privés d’électricité (IPP), afin de faciliter le financement des projets.
Jean Marie Takouleu