Il n’y a pas que la réforme constitutionnelle qui fait l’actualité du Togo ces derniers temps, mais également ce fameux « budget vert » d’une valeur de 118,2 milliards de francs CFA (180 millions d’euros). Il sera réparti entre neuf administrations pilotes qui s’occupent des questions liées à l’environnement, à la biodiversité et aux changements climatiques.
Parmi elles figurent le ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme foncière ainsi que celui de l’Environnement et des Ressources forestières. C’est hormis leurs enveloppes budgétaires fixées par la loi des finances. Ce montant est trois fois supérieur à ce que le gouvernement du Ghana par exemple a injecté (39 millions d’euros) en 2023 dans son ministère en charge de l’Environnement.
Du vert pour la résilience des 9 millions de Togolais
L’initiative togolaise est donc presque historique en Afrique de l’Ouest, une sous-région qui pour le moment avale amèrement l’idée de la transition écologique au profit des projets plus industriels et énergivores. Les 180 millions d’euros, rien que pour cette année 2024, seront consacrés à la mise en œuvre de trois projets « prioritaires ».
Il s’agit du Programme d’anticipation et de réponses aux risques climatiques majeurs, du Programme de mobilité verte qui vise à introduire davantage de véhicules électriques dans le parc automobile et de la réforme de la législation environnementale. Elle a pour but d’actualiser la loi-cadre de 2008 en vigueur avec les objectifs de développement durable (ODD) qui ont été adoptés entre temps (en 2015) par les Nations unies.
Une feuille de route claire
Pour être certain que le nouveau « budget vert » sera utilisé comme tel, la présidence de la République du Togo n’a pas hésité de rappeler sur son site officiel qu’une « dépense est considérée comme verte lorsqu’elle investit en faveur de la durabilité environnementale, la résilience climatique et la protection des écosystèmes fragiles ».
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Ainsi, la promotion de l’économie circulaire (création d’usines de recyclage et formation des jeunes), le financement de la protection du littoral face à l’érosion côtière, l’appui à la construction écologique des ménages, la multiplication d’espaces verts dans les lieux publics ou encore la diversification du mix énergétique à travers plus d’énergies renouvelables, sont dans la ligne de mire de l’État togolais.
Benoit-Ivan Wansi