Au Togo, le ministère du Commerce, de l’Industrie et la Consommation locale annonce une nouvelle mesure encadrant l’exportation des déchets issus de la biomasse. Ainsi, l’envoi de ces déchets dans d’autres pays devra être précédé d’une autorisation écrite.
L’exportation des déchets issus de la biomasse sera désormais encadrée au Togo. Le 6 avril 2023, le ministère du Commerce, de l’Industrie et la Consommation locale a annoncé une nouvelle mesure y relative. L’arrêté interministériel N° 011/MCICL/MEF/MERF/MDEM du 15 mars 2023 stipule quel’exportation des déchets issus de la biomasse sera désormais soumise à une autorisation préalable du ministère togolais en charge du Commerce.
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Il s’agit des déchets provenant d’industries de transformation du bois (copeaux, branches, feuilles, sciures), des déchets végétaux agricoles (écorces, coques de noix, coton, paille, tiges, feuilles) et des déchets alimentaires (restes de fruits et légumes, déchets de cuisine et de poisson). « Tout contrevenant à la présente mesure s’expose aux sanctions prévues par les textes en vigueur », indique le ministère togolais du Commerce dans son communiqué.
Tirer profit de son potentiel de biomasse
En encadrant l’activité d’exportation des déchets issus de la biomasse au Togo, le gouvernement veut limiter la distribution anarchique de ce qu’il considère aujourd’hui comme une richesse. À en croire le Centre régional pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique (RCREEE), le potentiel de biomasse est de 2,2 millions de tonnes par an dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Le gouvernement togolais mise d’ailleurs sur cette ressource pour l’amélioration de sa production d’électricité. Son ambition est d’atteindre un taux d’accès à l’électricité de 100 %, avec 50 % d’énergie produite à partir des sources renouvelables d’ici à 2030. C’est dans cette optique que le Programme de développement des énergies renouvelables au Togo (PDERT) a été lancé en juillet 2020.
Entre autres initiatives, le programme porte sur la construction d’un laboratoire de référence sur le biogaz dans le Centre ouest-africain de services scientifiques sur les changements climatiques et l’utilisation adaptée des terres (Wascal) de l’université de Lomé. Le futur laboratoire permettra le développement des capacités de recherche et la démonstration des technologies innovantes de fabrication du biogaz. Cette structure contribuera aussi au développement et à l’adoption des foyers améliorés provenant de l’Allemagne, puisque les autorités togolaises bénéficient de l’appui financier du ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la Recherche (BMBF) dans le cadre de ce projet.
Le projet de valorisation énergétique des déchets via le biogaz en cours à Kloto, dans la région des Plateaux soutiendra également la démarche du gouvernement togolais. L’entreprise canadienne Biothermica Technologies réalisera les travaux qui permettront de réduire les émissions de 260 000 tonnes de CO2 d’ici à 2030. Le projet devrait surtout apporter une solution durable à la problématique de la pollution par les déchets à Kloto.
Inès Magoum