Au Togo l’agriculture est frappée de plein fouet par la rareté des pluies et la dégradation des sols. Cela se traduit par une baisse de la production, soit -15 % pour coton par exemple, pendant la campagne agricole 2019/2020. Pour soutenir ce secteur qui occupe près de 85 % de la population togolaise et fournit 58 % des ressources économiques, des stratégies fusent de toute part. L’une des plus récentes a été mise en œuvre entre le 25 et le 27 septembre 2020 à Agou, une préfecture rurale située au sud-ouest du Togo. Ici, trente jeunes et femmes agriculteurs ont été formés aux techniques d’agriculture résiliente.
La formation était axée sur les ateliers pratiques en techniques agro-écologiques et de gestion durable des terres, le compostage, paillage, la mise en place des planches de culture et de pépinière, et l’élevage des volailles et caprins. « Nous partons de cette formation toute satisfaite et nous promettons faire notre part pour la protection de l’environnement, ainsi que pour le développement de notre pays » affirme Ayawavi, l’une des participantes. Après cette formation, il est prévu un suivi régulier des bénéficiaires, le but étant de veiller à la compréhension et la pratique des techniques culturales innovantes apprises.
Une formation qui a couté près de 762 euros
L’atelier de formation d’Agou a été organisé par l’Organisation des jeunes engagés pour le Développement durable (OJEDD). C’est une association togolaise créée en mars 2018, qui s’engage à mener des actions concrètes pour impacter les communautés et améliorer les conditions de vie des populations, surtout celles des zones rurales, afin de contribuer à l’atteinte des objectifs du développement durable (ODD).
Le projet d’Agou a été lancé grâce au financement alloué par le gouvernement togolais. En août 2020 l’OJEDD a décroché 500 000 francs CFA, soit environ 762 euros, dans le cadre d’un appel à projets lancé par le ministère togolais en charge de la Jeunesse. « Les jeunes contraints par des problèmes sociaux sont parfois obligés de quitter Agou pour Lomé (la capitale) à la recherche de meilleures conditions de vie. En plus, la crise due au coronavirus a affaibli les couches sociales notamment les personnes vulnérables. C’est donc pour nous une occasion d’amener les jeunes et les communautés à s’engager dans la lutte contre les effets des changements climatiques, la gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles en mettant en œuvre leurs contributions à la mise en œuvre des Contributions déterminées au niveau national (CDN) pour l’atteinte des Objectifs de l’Accord de Paris au Togo » a expliqué Kevin Ossah, le Directeur exécutif de l’OJEDD.
Boris Ngounou