Au Togo, les aléas climatiques menacent les 592 espèces végétales que compte le parc national de Fazao-Malfabassa (PNMF) situé dans la région de la Kara. Il s’agit par exemple des plantes Afzelia africana, Albizia ferruginea, Cordia platythyrsa, Khaya senegalensis, Khaya grandifoliola, Mallotus oppositifolius et Milicia excelsaa recensées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Dans ce contexte, le site naturel couvrant une superficie de 1 920 km2 a bénéficié du Programme sur l’homme et la biosphère (MAB) mis en œuvre entre 2019 et 2022 par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) en partenariat avec le ministère togolais de l’Environnement et des Ressources forestières. « Les populations puisent dans leur environnement pour assurer leur sécurité alimentaire et hydrique. Cependant, la croissance démographique rapide et l’exploitation irrationnelle des ressources ont accentué la fragilité des écosystèmes », indique l’agence onusienne basée à Paris en France.
Selon la coordinatrice régionale de l’Unesco pour l’Afrique de l’Ouest, les investissements ont porté sur le développement de l’artisanat durable notamment dans l’apiculture, la valorisation des noix de karité et l’élevage de ruminants avec pour objectif l’augmentation des revenus de 620 ménages organisés en 28 coopératives. « Étant donné que les pachydermes ont une peur profonde des abeilles, l’apiculture pourrait ainsi éviter aux cultures d’être piétinée par des troupeaux d’éléphants et aux villageois d’entrer en conflit avec eux », explique Enang Moma.
Accélérer le développement durable
En outre, les activités autour du PNFM ont freiné le braconnage dans la mesure où les potentiels braconniers ont été outillés sur l’élevage durable et l’écotourisme. Pour sa part, Afissa Ibrahim, la présidente de la coopérative du village de Fazao estime que la récupération des amandes de karité a réduit l’abattage de ces arbres souvent utilisés par les communautés rurales pour la production de charbon de bois.
Lire aussi-
Pour un coût total de 970 000 dollars (591,4 millions de francs CFA) financé par le Bureau des Nations unies pour la coopération Sud-Sud (UNOSSC), le MAB a également permis la formation des jeunes filles togolaises à la manutention des équipements et à la gestion de l’environnement conformément au cinquième objectif de développement durable (ODD5) des Nations unies qui préconise l’égalité des genres. D’ailleurs ces dernières assisteront les scientifiques et les autorités locales dans l’élaboration de « la candidature du parc national de Fazao-Malfabassa afin qu’il soit désigné Réserve de biosphère par l’Unesco ».
Benoit-Ivan Wansi