Au Togo, le Centre d’excellence régional sur les villes durables en Afrique (Cervida-Dounedon) aura désormais ses quartiers au sein de l’université de Lomé qui assure sa tutelle depuis sa création en 2020 par le gouvernement togolais. Le futur bâtiment qui sera inauguré d’ici à décembre 2023 couvrira une superficie totale de 3 300 m2 grâce au soutien de l’Association des universités africaines (AUA) et le groupe de la Banque mondiale au Togo.
Ainsi, le Cervida accentuera son offre de formation au profit des jeunes de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et de 13 autres pays africains notamment sur l’assainissement et l’aménagement urbains, la mobilité et le logement écologique, avec pour objectif le développement des métropoles vertes sur le continent en particulier au Togo. « L’implantation du siège du Cervida à l’université de Lomé contribuera à la mise en œuvre de la feuille de route gouvernementale en matière d’environnement et de développement durable », explique Ihou Wateba, le ministre togolais de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Selon le rapport 2016 de l’Organisation pour le commerce et le développement économiques (OCDE), plus de 400 millions d’Africains vivent en ville dont de 7 % de plus par an. Face à la croissance démographique, le Cervida devra se positionner sur des modèles d’urbanisation plus durables en préconisant par exemple la coopération internationale décentralisée entre les communes d’Afrique de l’Ouest impuissantes face à la pollution de toutes sortes et les aléas climatiques (inondations et sècheresse).
L’atteinte des ODD dans les villes
L’institution dirigée par Coffi Aholou a déjà outillé deux cohortes « en respectant l’égalité des genres » préconisée par le 5e objectif de développement durable des Nations unies (ODD5). Parmi les jeunes femmes formées au Cervida figurent Sévérine Ayélé Kouevi-Kokoh et Nadine Couao-Zotti. Les deux Togolaises ont monté une usine de fabrication de pavés écologiques « made in Togo » afin de lutter contre la prolifération des déchets à Lomé. Ces pavés destinés à la construction des voies publiques bénéficient de l’expertise technique de l’Université technologique du Michigan aux États-Unis d’Amérique.
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Cette initiative permettra peut-être à la capitale togolaise de figurer en 2023 dans le Top 100 des villes durables publié par la société néerlandaise Arcadis. En 2022, ce classement mondial qui récompense 100 municipalités pour la mise en place d’infrastructures favorisant la transition écologique a honoré Le Caire en Égypte, Le Cap et Johannesburg en Afrique du Sud, Nairobi au Kenya, Lagos au Nigéria et Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC). Les critères de ce palmarès portent notamment sur l’efficacité énergétique, les innovations technologiques, le transport durable, la gestion des déchets, la protection de la biodiversité ainsi que l’accès à l’eau potable préconisé par l’ODD6.
Benoit-Ivan Wansi