La cérémonie de lancement de la première flamme de la centrale électrique Kékéli Efficient Power était présidée par le chef de l’État togolais Faure Essozimna Gnassingbé. Il s’agit de la dernière étape avant la mise en service de la centrale électrique située à Lomé, la capitale du Togo. Contrairement aux centrales thermiques conventionnelles fonctionnant au mazout lourd ou au charbon, le développeur de Kékéli Efficient Power, le groupe Eranove a misé sur la technologie du cycle combiné.
Les centrales thermiques fonctionnant en cycle combiné utilisent deux turbines pour produire de l’électricité. La première tourne grâce à un combustible (gaz naturel) et le second est une turbine à vapeur. Les deux turbines fonctionnent simultanément. En mélangeant le combustible à l’air, le gaz naturel s’enflamme en produisant des gaz d’échappement qui entraînent la première turbine. Une partie de la chaleur résultante de la combustion du gaz naturel est récupérée pour chauffer de l’eau qui se transforme en vapeur pour faire tourner la seconde turbine.
Une centrale moins polluante ?
Pour la centrale électrique Kékéli, Eranove prévoit d’abord de lancer la turbine à gaz de 47 MW. La puissance de la centrale sera portée à 65 MW avec la mise en service avant fin 2021, de la turbine à vapeur. L’autre avantage environnemental de Kékéli Efficient Power est la réinjection (la réutilisation) de l’eau dans le processus de production d’électricité à partir de la turbine à vapeur.
Par ailleurs, dans la technologie du cycle combiné, les gaz de combustion sont filtrés avant d’être évacués. Avec un tel procédé combinant la vapeur et le gaz naturel, les émissions de CO2 sont divisées par deux par rapport à une centrale thermique conventionnelle. Eranove installe la même technologie en Côte d’Ivoire, dans sa centrale électrique Atinkou qui affichera une capacité de 390 MW. Le groupe qui emploie plus de 9 000 personnes estime que sa centrale électrique Kékéli Efficient Power jouera un rôle crucial dans la stratégie énergétique du gouvernement du Togo. Selon l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid), ce pays d’Afrique de l’Ouest dispose d’une capacité installée de 230 MW, dont 66 MW produits à partir des centrales hydroélectriques.
De l’électricité pour 1,5 million de personnes
Selon Eranove, sa centrale électrique Kékéli permettra, « en synergie avec d’autres projets d’extension du réseau en cours, l’électrification de plus de 250 000 foyers togolais, soit l’équivalent de 1,5 million de personnes ainsi que l’amélioration de la qualité de la fourniture de l’électricité aux industriels et aux ménages ». Le groupe basé à Paris met en œuvre ce projet en partenariat avec le fonds souverain TogoInvest, à travers la société d’investissement dédiée Kifema.
Dans le cadre du projet Kékéli, Eranove a obtenu des financements de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), de l’Africa Finance Corporation (AFC), d’Orabank Togo, de BIA Togo, de NSIA Bénin et de la Banque Atlantique Togo. Les investissements dans la centrale électrique sont garantis par GuarantCo, une société du Private Infrastructure Development Group (PIDG).
Jean Marie Takouleu