Face à la hausse du niveau de pollution à Lomé, la capitale du Togo, l’usine de transformation des déchets Utrader annonce la formation de 500 jeunes à la valorisation des matières plastiques avec l’appui de plusieurs partenaires.
Au Togo, le site d’enfouissement de la capitale Lomé recueille près de 250 000 tonnes de déchets chaque année. Utrader, une usine de transformation des déchets située dans la localité de Davié à 30 km au Nord de Lomé formera 500 jeunes aux métiers du recyclage des matières plastiques à l’instar des sachets et bouteilles d’eau, les vieux vêtements et tissus, les tonneaux et les pneus usés.
La formation qui dure 10 jours bénéficie du soutien du Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes (FAIEJ) et de l’Agence nationale du volontariat au Togo (ANVT). La première cohorte constituée de 50 personnes vient de terminer son parcours et a pour mission la production d’un million de sacs et chaussures à base du plastique recyclé d’ici à 2023, notamment dans le but de réduire les importations de sacs scolaires.
« Les déchets sont d’importantes sources de matières premières à valoriser. Pour produire un sac par exemple, il faut un collecteur, un tisserand, un tailleur, un tapissier, un cordonnier, etc. Le programme de formation Académie Utrader vise à former un grand réseau de jeunes engagés pour la protection de l’environnement, mais par la même occasion, créer des entreprises et se positionner sur les chaînes de valeur en recyclage de déchets », indique la directrice générale de Utrader, Olatokunbo Ige.
La contribution au développement de l’économie verte
Selon le directeur exécutif de l’association Jeunes volontaires pour l’environnement (JVE) au Togo, la question de l’économie verte repose entièrement sur la transformation des enjeux écologiques en des solutions nouvelles. « Cette initiative vient à point nommé pour donner des outils à la jeunesse et leur permettre de comprendre que dans le déchet, il y a possibilité de créer des emplois. Il est important que les jeunes puissent s’autonomiser financièrement à travers leurs activités qui contribuent à la protection de l’environnement », affirme Séna Alouka.
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En 2008, la municipalité de Lomé a lancé le Projet environnement urbain de Lomé (PEUL I et II) pour regrouper l’ensemble des déchets produits dans cette ville de 1,8 million d’habitants. Ce circuit comprend la pré-collecte ou la collecte directe au niveau des ménages, la collecte depuis les centres de regroupement, le transport et la mise en décharge. Le projet d’une valeur de 21,2 millions d’euros est financé par la Délégation spéciale de la ville de Lomé (10 %), l’Agence française de développement (AFD, 14 %), l’Union européenne (UE, 33 %) et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD, 43 %).
Benoit-Ivan Wansi
