L’accord de partenariat signé le 28 mai à Tunis permettra la mise en œuvre du projet d’hydrogène vert « H2 Notos ». L’alliance concerne TE H2, une coentreprise entre le géant français des hydrocarbures TotalEnergies et le groupe Eren basé au Luxembourg, ainsi que l’énergéticien autrichien Verbund. « La signature de ce protocole d’accord avec la Tunisie marque le coup d’envoi d’un projet ambitieux et vient conclure plusieurs mois de travail et d’échanges avec l’ensemble des parties prenantes », a déclaré David Corchia, le directeur général de TE H2.
Le projet « H2 Notos » porte sur la construction de parcs solaire et éolien dans le sud de la Tunisie. L’électricité produite sera transformée en hydrogène via l’électrolyse de l’eau de mer dessalée. TE H2 et son partenaire Verbund tablent sur une capacité de production initiale de 200 000 tonnes d’hydrogène par an, extensible à 1 million de tonnes par an.
L’exportation via le « SoutH2 Corridor »
L’hydrogène sera exporté vers le marché européen grâce au « SoutH2 Corridor », une conduite de 3 300 km devant relier l’Afrique du Nord, l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne d’ici à 2030. Soutenue par la Commission européenne, cette infrastructure énergétique sera capable de transporter 2,5 millions de tonnes d’hydrogène par an en passant sous la méditerranée.
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« Nous entrons à présent dans une phase de développement greenfield et de travaux techniques importants destinées à évaluer la faisabilité du projet. Il nous faudra pour cela continuer d’approfondir la collaboration constructive et fructueuse que nous avons déjà avec les autorités tunisiennes nationales et locales », explique David Corchia. Dans le cadre du projet « H2 Notos », l’entreprise autrichienne Verbund sera responsable du transport de l’hydrogène vers l’Europe centrale.
Comme tous les autres projets d’hydrogène et ses dérivés annoncés en Afrique, il faudra attendre au moins jusqu’en 2030 pour commencer la production de cette énergie à grande échelle, puisque les technologies d’électrolyse ne sont pas encore totalement au point. Bien que les grandes entreprises commencent déjà à se positionner sur ce marché naissant. Le projet « H2 Notos » est annoncé au moment où la Tunisie peine à négocier le virage des énergies fossiles vers les énergies propres. Pourtant, ce pays d’Afrique du Nord dispose d’un potentiel solaire exploitable compris entre 340 et 844 GW selon l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME).
Jean Marie Takouleu