À peine un mois après sa réélection, Cyril Ramaphosa promulgue la première loi de l’Afrique du Sud sur les changements climatiques. C’est dire que les questions environnementales sont désormais au cœur du second mandat de celui qui avait été traduit en justice pour « inaction climatique » à la suite des inondations meurtrières (au moins 443 morts) de 2022. La nouvelle loi « définit la réponse nationale au changement climatique, notamment les mesures d’atténuation et d’adaptation visant à contribuer à l’action climatique mondiale. Elle vise à garantir que notre transition vers une économie et une société résiliente d’ici à 2050 ne soit pas entravée par des contradictions politiques », a déclaré Vincent Magwenya le porte-parole de la présidence sud-africaine.
Ce texte traduit la volonté de l’Afrique du Sud à honorer auprès de la communauté internationale ses multiples engagements en matière de transition écologique, surtout qu’il est le 15e pays le plus émetteur de gaz à effet de serre (GES) au monde. Il s’agit notamment de sa Contribution déterminée au niveau national (NDC) dans le cadre de l’Accord de Paris qu’elle a signé en 2015 en lors de la 21e Conférence des parties des Nations unies (COP21) sur le climat. La création de nouveaux emplois dans l’économie verte et l’accélération de la neutralité carbone dans le milieu industriel font partie des directives du nouveau cadre législatif.
La marche vers la neutralité carbone
En la matière, le secteur énergétique est en grande partie responsable du réchauffement climatique au sein de la nation arc-en-ciel. En effet, « plus de 90 % de la production de l’entreprise publique Eskom est assurée par des centrales thermiques au charbon, ce qui fait du pays l’un des principaux émetteurs de la planète. Il totalise 25 % des émissions de GES de l’Afrique subsaharienne », indique l’Agence française de développement (AFD).
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Selon le gouvernement sud-africain, tous les territoires, tous les secteurs et toutes les classes sociales sont concernés par la loi, car les effets du changement climatique — que sont les inondations et les sècheresses, se font ressentir à tous les niveaux notamment sur les ressources en eau (stress hydrique), l’agriculture (baisse de la productivité) et les écosystèmes (perte de la biodiversité). La Commission présidentielle — envisagée depuis 2020 dans le cadre du Plan national de lutte contre les changements climatiques, sera donc finalement créée. Elle sera formée de 24 membres et dotée d’un budget de 50 millions de rands sud-africains, soit plus de 3 millions de dollars.
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La Rédaction