Traité sur la haute mer: le Congo,le Ghana et 73 autres pays signent le texte à l’ONU

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La Sierra Leone, les Seychelles, le Congo, l’ile Maurice, le Malawi, le Maroc, le Gabon, la Tanzanie et le Ghana sont les neuf pays africains qui ont déjà signé le Traité international sur la protection de la haute mer au siège des Nations unies. Le texte qui entrera en vigueur dès janvier 2024 devrait siffler la fin de l’exploitation illicite des fonds marins dont les écosystèmes sont vitaux pour la survie de l’humanité malgré la menace pressante du changement climatique. Un défi pour la mise en œuvre du 14e objectif développement durable (ODD14).

C’est une étape importante que vient de franchir le Traité international sur la protection de la haute mer. Il vient d’être signé officiellement par 75 pays représentés à la 78e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) qui se tient jusqu’au 26 septembre prochain à New York. Ce texte sur la biodiversité marine aura requis plus 17 ans de négociations — souvent stériles, jusqu’à son adoption par consensus en juin 2023. « Il est clair que l’océan a un besoin urgent de protection, et si nous ne le faisons pas, c’est la fin de la partie », explique Vincent van Quickenborne, le vice-Premier ministre de la Belgique.

Parmi les autres pays signataires figurent le Maroc, le Gabon et la Tanzanie. Il y aussi la Sierra Leone bordée à l’ouest par l’océan Atlantique, le Malawi dont le lac éponyme (29 600 km2) occupe le 9e rang mondial, le Ghana qui a lancé récemment sa Stratégie maritime nationale intégrée (NIMS) et la République du Congo où les plages de la ville de Pointe-Noire sont constamment polluées par les hydrocarbures.

La Chine, l’Australie, les États-Unis d’Amérique, le Chili, le Costa Rica, le Mexique, l’Espagne, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France ont également paraphé le nouveau Traité. Cet acte trouvera un écho favorable auprès des parlementaires français qui ont recommandé à leur gouvernement   dès janvier 2023 de bloquer sur la scène internationale « l’adoption de toute réglementation pour l’exploitation minière des fonds marins, ainsi que l’octroi de licences provisoires d’exploitation ». C’est d’ailleurs la cité balnéaire de Nice qui accueille en juin 2025 la Conférence des Nations unies sur l’océan.

Un instrument juridique international sans précédent

En la matière, les scientifiques et les défenseurs de l’environnement martèlent depuis des décennies que les milieux marins sont un puits de carbone essentiel à la lutte contre le réchauffement climatique. Une étude démontre que « l’océan a ralenti le rythme du changement climatique anthropique en absorbant près de 30 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2) ». Ce qui n’a pas empêché le Togo et plusieurs États de s’abstenir de toute signature pour le moment. Et pourtant, le littoral togolais long de 50 kilomètres est fragilisé par des inondations fréquentes et des activités humaines qui aggravent l’érosion côtière.

C’est justement pour lutter contre ce phénomène que les participants de la 15e Conférence des parties (COP15) sur la biodiversité qui s’est tenue à Montréal au Canada en 2022 se sont engagés à « protéger, d’ici à 2030, 30 % des terres et des océans de la planète ». Le Traité international sur la protection de la haute mer est donc une avancée majeure pour la préservation du potentiel faunique et floristique des grands cours d’eau. Son entrée en vigueur prévue pour janvier 2024 devrait très vite permettre aux défenseurs de l’environnement de confirmer la sincérité des parties signataires par rapport aux engagements contraignants de ce texte.

Un avenir pour l’économie bleue

Il s’agit par exemple de la création d’aires marines protégées, la réalisation « obligatoire » des études d’impact sur l’environnement des activités envisagées en haute mer. Des mesures essentielles, mais controversées quand on sait que la surpêche et l’exploitation minière (cobalt, cuivre) dans les fonds marins par les géants industriels rapportent gros aux économies nationales. À noter que l’Afrique compte 38 pays côtiers dont 90 % du volume des importations et des exportations, est réalisé par voie maritime, selon l’Union africaine (UA).

Lire aussi- Assemblée générale de l’ONU: seulement 15% des ODD atteints sept ans avant l’échéance

Toutefois, le développement de l’économie bleue semble être la meilleure voie pour la préservation et l’exploitation durable des milieux marins. Ce secteur qui promeut l’économie circulaire (recyclage des déchets marins), le tourisme fluvial ou encore les énergies marines, devrait générer 49 millions d’emplois et jusqu’à 405 milliards de dollars d’ici à 2030 sur le continent, selon l’UA. En attendant, le Traité signé par neuf pays africains au siège de l’ONU permettra « le partage juste et équitable des bénéfices commerciaux découlant de l’utilisation des ressources marines » entre les cinq continents de la planète.

Benoit-Ivan Wansi

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