Les dirigeants industriels, les acteurs de la recherche et de l’innovation, les étudiants et les représentants de la société civile du monde entier se retrouveront à Aix-en-Provence, une ville universitaire du sud de la France pour les Tables Rondes de l’Arbois et de la Méditerranée (TRAM) du 3 au 4 mai 2023. Cette 13e édition mettra l’accent sur l’avenir de la filière de l’hydrogène vert en Afrique, où le développement de l’industrie s’accélère.
Les Tables Rondes de l’Arbois et de la Méditerranée (TRAM) s’ouvrent le 3 mai 2023 à Aix-en-Provence en France. Organisées par l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) du Maroc en collaboration avec l’Université Aix-Marseille et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) basé à Paris, la rencontre annuelle se tient jusqu’au 4 mai prochain. Pour sa 13e édition, les TRAM accueilleront les dirigeants industriels, les acteurs de la recherche et de l’innovation, les étudiants et les représentants de la société civile du monde entier autour d’un programme de conférences plénières avec pour thématique centrale « l’Hydrogène demain : mythes & réalités ». Et ce sera sur le hub mondial de cette industrie, à savoir l’Afrique, que se concentrera l’essentiel des débats.
En effet, l’hydrogène vert fait de plus en plus parler de lui sur le continent, notamment en Afrique du Nord et australe où les gouvernements parient sur cette industrie naissante pour la transition énergétique et la décarbonisation des économies et des transports. Le Maroc par exemple a déjà signé plusieurs partenariats avec des investisseurs mondiaux et des entreprises pour le développement de l’hydrogène vert. Le dernier contrat date de février 2023 avec Total Eren pour un projet d’hydrogène et d’ammoniac vert dans la région de Guelmim-Oued Noun. La filiale de la compagnie pétrolière française TotalEnergies a l’intention d’investir 100 milliards de dirhams marocains (plus de 9,4 milliards d’euros) dans le cadre de ce projet.
L’Afrique en avant-garde de la production de l’hydrogène vert
L’Égypte, qui dispose également d’un potentiel important en matière d’énergies renouvelables veut quant à lui investir 4 milliards de dollars pour soutenir le développement de l’hydrogène vert au cours des prochaines années. Des engagements comme ceux pris par le pays des pharaons sont loin d’être précis dans la plupart des pays du continent. Or selon le rapport “Africa’s Extraordinary Green Hydrogen Potential”, investir dans l’hydrogène vert pourrait réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2) en Afrique de 40 %, évitant ainsi le rejet de 500 millions de tonnes de CO2 par an, tout en contribuant au développement du continent. Par ailleurs, la filière pourrait permettre à l’Afrique de fournir jusqu’à 25 millions de tonnes d’hydrogène vert aux marchés mondiaux de l’énergie, soit l’équivalent de 15 % du gaz utilisé actuellement dans l’Union européenne (UE).
L’ammoniac vert, fabriqué avec de l’hydrogène obtenu par électrolyse à partir d’énergies renouvelables soutient également le développement décarboné de l’agriculture, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES) des engrais.
Il sera donc question pendant ces deux jours d’échanges de trouver les pistes de solutions pour accélérer le développement de la filière de l’hydrogène vert en Afrique, levier du développement durable et de la lutte contre le changement climatique. Et les différents ateliers prévus serviront de cadres de réflexions.
Une palette de thématique pour comprendre les enjeux de l’hydrogène
Ainsi, le millier de participants attendus prendra rendez-vous pour 15 ateliers. Lors de la première journée des Tables Rondes de l’Arbois et de la Méditerranée 2023, les débats seront axés sur huit thématiques : « Quels recherche et développement sur l’hydrogène décarboné », « L’ammoniac, cet autre hydrogène », « l’hydrogène vert et turquoise : concurrence ou complémentarité », « Penser et construire la transition énergétique avec les territoires- ne aide multi-acteurs et multicritères pour la mise en place d’une filière d’hydrogène décarboné en France », « Hydrogène vert : vecteur de transition pour nos territoires », « Sûreté de l’hydrogène vis-à-vis des explosions : État des lieux des connaissances » et sur la « Dimension politique du développement de l’hydrogène comme vecteur énergétique ».
Le 4 mai 2023 sept autres thématiques seront décryptées, notamment sur le « Développement d’une filière française de l’hydrogène : conditions de réussite », « L’hydrogène vert liquide comme solution d’avenir pour la mobilité », « Rôle de l’hydrogène dans la transition énergétique mondiale : où en est-on ? », « L’Europe de l’hydrogène », « Véhicules à pile à combustible : applications et enjeux », « The hydrogen economy, the future is already part of the past, its myths and realities » et la thématique « Agriculture et hydrogène ».
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Inès Magoum