Le gouvernement du Ghana lance un plan d’investissement de 550 milliards de dollars en faveur de la transition énergétique. Parmi les secteurs visés figurent l’électricité et la mobilité.
Alors que le Ghana est plongé dans une crise économique depuis la cessation de paiement d’une partie de sa dette en fin 2022, le président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo annonce un plan d’investissement en faveur de la transition énergétique. Ce plan a été présenté à la communauté internationale lors du Global Africa Business Initiative, un évènement organisé en marge de la 78e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) à New York aux États-Unis d’Amérique.
À travers ce plan, le Ghana vise la neutralité carbone d’ici à 2060. Dans le cadre du précédent plan, ce pays d’Afrique de l’Ouest visait un développement à zéro émission nette à l’horizon 2070. Pour l’organisation internationale Sustainable Energy for All (SE4All), ce nouveau plan montre que « le Ghana a revu ses ambitions à la hausse ». Alors au cours des prochaines années, Accra compte mobiliser 550 milliards de dollars avec le concours de la communauté internationale pour le déploiement de solutions à faible teneur en carbone dans les secteurs clés de son économie, notamment le pétrole et le gaz, l’industrie, les transports, la cuisine et l’électricité.
La décarbonation des transports
Actuellement, le Ghana affiche une capacité électrique installée de 5 300 MW dont plus 3 000 MW issus de sources fossiles, notamment le gaz et le pétrole, selon Power Africa. En matière de cuisson propre, tout reste à faire puisque 70 % de la population cuisine toujours au feu de bois et autres solutions polluants, selon la Banque mondiale.
« Ce plan témoigne de notre volonté d’encourager les industries vertes, de favoriser l’évolution des technologies de pointe à faible émission de carbone et de propulser notre pays vers une révolution industrielle durable, tout en offrant des possibilités de croissance égales aux hommes et aux femmes », a expliqué le président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo.
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Les financements mobilisés permettront la distribution de fourneaux écologiques, les énergies renouvelables, de l’hydrogène en faible teneur en carbone et la mobilité électrique. Selon les estimations du gouvernement ghanéen, ces secteurs devraient couvrir les 90 % de la réduction des émissions visées d’ici à 2060. Dans la même période, au moins 400 000 emplois pourraient être créés dans les secteurs en lien avec la transition énergétique.
En revanche, si ce plan n’est pas mis en œuvre, « dans un scénario de statu quo, les émissions du Ghana devraient passer de 28 millions de tonnes équivalent CO2 en 2021 à plus de 140 millions de tonnes en 2050, l’essentiel de la croissance des émissions provenant des transports, sous l’effet de la croissance démographique, de l’augmentation du produit intérieur brut (PIB) par habitant et de la possession de véhicules », prévient l’organisation SE4All qui travaille à la mise en œuvre du 7e objectif de développement durable (ODD) qui vise un accès universel aux énergies renouvelables d’ici à 2030. La voie de la transition énergétique est donc tracée au Ghana. Il incombe aux partenaires financiers et aux professionnels du secteur de l’énergie de faire le reste…
Jean Marie Takouleu