La Tunisie reçoit un financement de 285 millions d’euros de la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) et de l’Union européenne (UE) pour accélérer les projets hydrauliques et d’assainissement. Le financement constitué de prêts et de subventions fait partie d’une enveloppe de 315 millions d’euros accordés par les deux institutions au pays d’Afrique du Nord.
Sur ce financement de 285 millions d’euros dédiés au secteur de l’eau et l’assainissement, 265 millions d’euros iront au ministère tunisien de l’Agriculture, des Ressources et de la Pêche. Les fonds apportés par la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement et l’Union européenne (UE) soutiendront la mise en œuvre de cinq projets visant à préserver les ressources en eau face à la sécheresse et aux inondations.
Le programme d’amélioration du Système de stockage, de transfert et de protection contre les inondations (STPCI) est financé à hauteur de 204,55 millions d’euros, soit un prêt de 164,7 millions d’euros de la KfW et une subvention de 39,85 millions d’euros de l’UE. Ces fonds soutiendront la mise en place d’installations de stockage de l’eau d’une capacité combinée de 140 millions de m3 et d’une nouvelle canalisation de transfert de l’eau longue de 100 km. Le programme permettra aussi de protéger 150 km de la vallée de Medjerda contre les inondations. Selon l’UE, ces mesures amélioreront directement et indirectement les conditions de vie d’environ 7,7 millions de personnes d’ici à 2027, date de clôture du programme STPCI.
Le projet de Développement agricole et rural autour des lacs collinaires (Daral) bénéficie de 37,94 millions d’euros, dont une subvention de 14,94 millions de l’UE. Ce financement servira à la mise en œuvre de la deuxième phase de ce projet qui vise à améliorer la disponibilité de l’eau en réponse au stress hydrique, ainsi que la gestion intégrée des ressources naturelles dans les gouvernorats de Kasserine, Jendouba et Siliana. Toujours pour améliorer la résilience climatique des agriculteurs, le Canal de Laaroussia qui approvisionne les périmètres publics irrigués (PPI) de la Basse vallée de la Medjerda depuis 60 ans sera également modernisé. La KfW et l’UE ont mobilisé 10 millions d’euros pour ce projet qui permettra l’irrigation de 27 000 hectares de cultures.
Renforcer l’approvisionnement en eau potable
Une partie du financement accordé au ministère tunisien de l’Agriculture, des Ressources et de la Pêche, soit 12,40 millions d’euros servira à la mise en œuvre de deux projets d’approvisionnement en eau potable. Grâce à cette subvention de l’UE, 11,95 millions d’euros sont alloués au programme d’amélioration des performances dans les réseaux de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) afin de réduire les pertes dans ses réseaux d’eau potable dans les sept districts du centre et du sud de la Tunisie, notamment à Kairouan, Kasserine et Sidi Bouzid, Gafsa, Gabès, Médenine, Tataouine. Au moins 500 000 euros seront consacrés à l’étude technique du projet.
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Une subvention de 400 000 euros soutiendra la mise en œuvre du projet d’amélioration de la desserte en eau potable en milieu rural dans le gouvernorat de Béja, située dans le nord-ouest de la Tunisie, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Tunis.
La réutilisation des eaux usées traitées
Pour préserver la ressource en eau en Tunisie, le gouvernement mise également sur la valorisation des eaux non conventionnelles, notamment les eaux usées. Ainsi, un prêt de 20 millions d’euros est accordé à l’Office national de l’assainissement (Onas) par la KfW. L’organisme public s’appuiera sur ce financement pour poursuivre deux initiatives en cours, notamment le Programme d’assainissement de 10 moyennes villes II qui bénéficie de15 millions d’euros. Ce programme porte sur la réhabilitation et l’extension des réseaux d’assainissement existants, ainsi que la construction de stations d’épuration dans plusieurs villes dont certaines comptent parmi les plus défavorisées de la Tunisie.
Au moins 5 millions d’euros seront dédiés au Programme de réhabilitation et d’extension des stations d’épuration et des stations de pompage. De manière globale, l’enjeu est de valoriser les eaux usées traitées dans le domaine agricole et pour l’arrosage des espaces verts. Cette démarche permettra aussi de réduire la pression sur les réserves d’eau souterraine, surexploitées en raison du stress hydrique.
Inès Magoum