C’est à Hammam Lif, une ville côtière de 45 000 habitants située dans la banlieue sud de Tunis que la start-up Bako Motors a choisi de s’installer pour la production de véhicules électriques. Fondée par l’entrepreneur Boubaker Siala, la jeune pousse germano-tunisienne entend fabriquer localement et exporter des tricycles et des bicyclettes électriques dès le second semestre 2022.
Ces engins alimentés à l’énergie solaire seront déployés dans un premier temps dans plusieurs gouvernorats notamment Sousse, Kairouan, Tozeur et Sfax. Par la suite, la start-up prévoit de lancer dès décembre 2022 une filiale au Nigeria et une autre en 2023 au Moyen-Orient notamment à Riyad en Arabie Saoudite.
Conquérir le marché de la mobilité électrique
Bako Motors développe un nouveau modèle de véhicules électriques qui disposent d’un format cargo et devrait répondre aux besoins de la livraison à domicile. Au moins 70 véhicules de sa gamme ont déjà été commandés et vendus, mais sont encore en cours de production pour être livrés en juin 2022 au prix de 12 000 dinars (3700 euros) hors taxes.
« Le moteur de la voiture à trois roues (tricycle) peut parcourir environ 17 500 km par an (50 km/jour) simplement en exploitant l’énergie solaire. Elle coûte en énergie 1,5 dinar (0,46 euro) pour 100 km, avec une vitesse maximale de 45 km/h. Équipé d’un système de positionnement par satellites (GPS) et d’une capacité de chargement de 350 kg. Le temps de recharge de cette voiture est d’environ 2 heures par prise domestique (jusqu’à 80 %), ou bien de 5 à 6 heures par panneau solaire », indique Boubaker Siala, le fondateur et manager de Bako Motors.
La décarbonation du secteur des transports
En Tunisie, les énergies renouvelables représentent quelque 5 % du mix électrique national. Bako Motors qui emploie 27 techniciens et ingénieurs s’engage à la promotion de la mobilité verte via les énergies propres, notamment le solaire. Ce qui contribuera à l’ambition du gouvernement de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 46 % d’ici à 2030.
D’ailleurs, le gouvernement tunisien a mis en place en 2018 un Programme de promotion de la mobilité électrique visant la réduction de la consommation énergétique du transport et de son impact environnemental à travers l’introduction des véhicules électriques ou hybrides. Cette stratégie portée par l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie (ANME) consiste à tester des véhicules électriques ou hybrides dans le transport public et privé, à former les intervenants sur les aspects techniques liés aux véhicules électriques ou hybrides et aux bornes de recharges, à mettre en place les cadres réglementaires et fiscaux favorables à l’adoption de la mobilité électrique. À travers ce projet, ce pays d’Afrique du Nord vise à atteindre 50 000 véhicules électriques en circulation d’ici à 2025.
Benoit-Ivan Wansi