Depuis 2017, la Tunisie bat tous les records dans le monde en matière de production d’huile d’olive. À l’issue de la saison 2016-2017, le pays est même devenu deuxième producteur d’huile d’olive au monde, juste derrière l’Espagne, avec 1,8 million d’hectares comptant pas moins de 86 millions d’oliviers. Selon Choukri Bayoudh, le directeur de l’office national de l’huile en Tunisie (ONH), le pays s’attend à une hausse de la production d’huile d’olive de l’ordre de 20 à 30 % au cours de la saison 2017-2018. L’ambition du pays est de doubler sa production dans les prochaines années.
Pour atteindre cet objectif, la Tunisie mise sur l’intelligence artificielle qui améliore ses techniques d’irrigation. C’est dans cet esprit, que Slim Fendri, un producteur d’huile d’olive bio, met au service de ses oliveraies une nouvelle technique qui mêle irrigation et intelligence artificielle. Concrètement, au milieu de ses plantations, on retrouve une station connectée et reliée à plusieurs capteurs placés au sol, dans l’air et même sur les feuilles d’oliviers.
Mesurer les besoins exacts des oliviers
Slim Fendri expérimente cette nouvelle technologie depuis le mois de mai. Le but des capteurs est simple : connaitre le taux d’humidité dans l’environnement des arbres, la température de l’air, mesurer la vitesse du vent et la tension de la sève dans les feuilles d’oliviers. Tous ces facteurs influencent la production des fruits nécessaires pour la fabrication de l’huile.
Ces données sont prises de façon continue. Elles sont ensuite analysées par un algorithme qui permet de déterminer les besoins exacts de la plante à un moment précis de la journée. L’algorithme utilisé dans les plantations de Slim Fendri a été fourni par la start-up iFarming qui travaille à l’application de l’intelligence artificielle dans l’agriculture en Tunisie.
Samir Chabil et Rabeb Fersi, les deux cofondateurs de la start-up, affirment que leur algorithme permet aux agriculteurs d’économiser au moins 40 % de l’eau (utilisée pour l’irrigation), une ressource parfois très rare dans certaines régions du Maghreb. Ces startupeurs notent également que l’agriculture consomme 70 % de l’eau douce sur la planète. Parfois, 60 % de cette ressource est gaspillée à causer du manque d’information pour sur les besoins (en eau) de la plante.
Une aubaine pour Slim Fendri
À coup sûr, cette nouvelle technologie agricole va booster la production de l’huile d’olive chez Slim Fendri qui s’illustre par son savoir-faire. Son travail a déjà été primé dans le monde (grâce à l’application des nouvelles technologies dans le processus de production de l’huile d’olive). En 2016, le domaine Fendri (propriété Slim Fendri) a remporté la médaille d’or de la meilleure huile d’olive bio, à Bari en Italie. À Los Angeles aux États-Unis, le 4 avril de la même année, il a reçu la médaille de bronze au concours international « Extra virgin Oil » (une compétition qui prime les meilleurs producteurs d’huile d’olive bio dans le monde, NDLR). D’ailleurs l’huile d’olive produite par Slim Fendri est vendue dans les épiceries de luxe à l’instar d’Harrods à Londres, au Royaume-Uni.
Jean Marie Takouleu