Le Groupe chimique tunisien (GCT) a retenu huit entreprises pour la réalisation de son projet de dessalement de l’eau de mer à Gabès dans le gouvernorat du même nom au sud-est de la Tunisie. Le projet sera mis en œuvre dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP).
Les résultats du premier tour de l’appel d’offres pour la construction de la station de dessalement de l’eau de mer du Groupe chimique tunisien (GCT) de Gabès sont désormais arrêtés. Au moins huit entreprises ont été retenues, même si leur nom n’a pas été dévoilé. Le CGT, qui emploie près de 11 000 salariés, a tout de même indiqué que les sociétés retenues étaient basées en Chine, en France, en Espagne et en Suisse.
D’ici quelques semaines, le nom de l’entreprise finalement retenue pour ce projet sera divulgué. Dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP), la société aura la charge de concevoir, de financer, de construire et d’exploiter la station de dessalement de l’eau de mer de Gabès. Le concessionnaire assurera également l’entretien et la maintenance des installations.
L’autonomie dans l’approvisionnement en eau
Le futur concessionnaire construira une tour de prise d’eau de mer au large qui sera reliée à une conduite. L’eau de mer sera acheminée dans un bassin, et de là vers plusieurs canaux de filtration, puis dans des baies de pompage ainsi que des lignes d’injection de produits chimiques. Des pompes de levage avec filtres et une unité de flottaison seront également installées.
L’eau de mer filtrée sera pompée vers plusieurs « packs » d’osmose inverse installés en parallèle et composés de pompes à haute pression, de dispositifs de récupération d’énergie, de pompes de surpression et de membranes d’osmose inverse. La station affichera une capacité de 25 000 m3 d’eau par jour. Le GCT prévoit de l’éetendre à 50 000 m3 par jour dans le futur. Cette eau servira à alimenter les usines du groupe dans la zone industrielle de Gabès, en bord de mer, où la transformation de phosphate en acide phosphorique et en engrais pollue lourdement le littoral : l’air, les sols et les eaux.
Selon l’entreprise publique, les effluents issus du processus de dessalement seront traités dans un bassin de décantation d’eau usée avant d’être rejetés en mer. Les boues seront déshydratées avec des centrifugeuses avant d’être évacuées sous forme de boues sèches.
La future station de dessalement de Gabès permettra au GCT de gagner en autonomie face à la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede). « En vue de répondre aux besoins actuels et projetés des usines du GCT en eau industrielle, cet objectif constitue un défi majeur, pour préserver les ressources d’eau souterraine de la région de Gabès en assurant, à terme, l’autoproduction d’eau par le dessalement d’eau de mer », indique le GCT.
Jean Marie Takouleu