D’un commun accord, la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ont décidé de financer le Programme d’assainissement des petites communes de moins de 10 000 habitants en Tunisie. Les deux institutions financières vont injecter en tout 150 millions d’euros pour ce programme qui va toucher 19 gouvernorats parmi les 24 que compte ce pays d’Afrique du Nord. Ce n’est pas véritable une surprise puisque les deux banques ont déjà annoncés séparément en octobre 2018, leur intention de soutenir le gouvernement tunisien sur ce projet.
Leur engagement commun a fait l’objet de la signature d’un accord le 8 janvier 2019 à Tunis, la capitale, avec le ministère tunisien du Développement, de l’investissement et de la coopération internationale (MDICI) et l’Office national d’assainissement (Onas). C’est ce dernier qui va se charger de la mise en œuvre du programme sur le terrain.
Plus de 200 000 personnes concernées
Le Programme d’assainissement des petites communes de moins de 10 000 habitants en Tunisie vise à développer des infrastructures d’assainissement tel que les réseaux primaires et secondaires, les réseaux de transfert, les stations de pompage et les stations d’épuration. Il consistera également en le renforcement des capacités et l’appui institutionnel.
Concrètement, l’Onas de construira 30 nouvelles stations de pompage et 24 nouvelles usines de traitement des eaux usées dans les 33 petites communes concernées par le programme. Ces infrastructures doivent être reliées au réseau d’assainissement existant. Le programme prévoit également l’extension de ce réseau sur 862 km. Selon la BAD, « cette amélioration contribuera à réduire la pollution de l’environnement et les risques pour la santé liés au niveau actuel de services d’assainissement. Elle permettra également d’augmenter, de 7,71 millions de m3 par an, le volume des eaux usées traitées avec une plus grande disponibilité de l’eau utilisable dans la région ».
Sur ce projet, le financement de la Berd est de 66,5 millions d’euros. L’institution financière européenne a conditionné son prêt à un soutien technique. Objectif, apporter à l’Onas une aide au niveau de la conception d’un ensemble complet de mesures de soutien pour la mise en œuvre des décisions requises en vertu du Plan d’action environnemental et social. Elle est également attachée à la participation du secteur privé avec notamment l’application de partenariats public privé. Sur ce programme, une attention particulière sera apportée aux gouvernorats de Bizerte, Béja, Kef, Jendouba et Silian. Le niveau d’accès à l’eau potable et à l’assainissement y est très faible à cause de la faiblesse des nappes d’eau souterraines aquifères.
Jean Marie Takouleu