La Banque africaine de développement (BAD) soutient la Tunisie dans la gestion des eaux usées. L’institution financière panafricaine octroie 81,9 millions d’euros au Projet d’amélioration de la qualité des eaux usées épurées pour une meilleure résilience aux changements climatiques (PAQEE-RCC), dont les travaux commencent en 2024.
Conscient que l’amélioration de la qualité des eaux usées épurées passe par une meilleure efficacité dans le traitement des effluents, et la conformité aux normes en vigueur en matière de réutilisation, le gouvernement tunisien prévoit de moderniser 19 stations d’épuration dans le cadre du PAQEE-RCC. Les usines de traitement des eaux usées sont implantées dans 11 gouvernorats.
Renforcer la résilience des agriculteurs face à la sécheresse
Avec l’appui de la BAD, le gouvernement tunisien financera la rénovation des équipements électromécaniques et électriques, ainsi que l’installation de systèmes d’énergie solaire photovoltaïque qui prendront le relai de l’alimentation station d’épuration en cas de coupures d’électricité.
Les eaux usées traitées par ces usines sont destinées à l’irrigation de 3 000 hectares de terres agricoles en Tunisie. L’amélioration de la qualité des effluents traités n’en sera que bénéfique pour les sols et les cultures. « Le projet PAQEE-RCC prendra une part active à la sécurité alimentaire en Tunisie, augmentant les productions d’olives, de dattes et autres fruits, le fourrage pour la production animale, laitière et de viande dans un contexte de sécheresse et de rareté des ressources en eau et de l’inflation des prix des produits alimentaires sur le marché international », explique Belgacem Ben Sassi, coordinateur régional eau et assainissement à la BAD. Pour mémoire, depuis plusieurs années, une sécheresse inédite affecte l’agriculture dans ce pays d’Afrique du Nord, peuplé d’environ 11,8 millions d’habitants.
À en croire la BAD, 670 000 personnes seront impactées par le projet PAQEE-RCC d’ici à 2028. L’initiative permettra également de créer environ 200 emplois directs temporaires (dont 20 % pour les femmes), 50 emplois directs permanents (dont 30 % pour les femmes) et 1 000 emplois indirects (dont 35 % pour les femmes).
Inès Magoum