Comme dans tous les pays africains, les besoins en eau potable en Tunisie croient en permanence ; soit de 3 % chaque année. Dans ce pays d’Afrique du Nord, cette demande est particulièrement observée dans le Grand Tunis, où la croissance démographique est tout aussi importante.
Afin de pallier les besoins en eau potable, le gouvernement de ce pays d’Afrique du Nord envisage de mettre en œuvre plusieurs projets dans le Grand Tunis. C’est dans ce cadre que la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) a signé le 22 octobre 2020 deux contrats de financement avec la Banque européenne d’investissement (BEI). Le prêt de 38 millions d’euros (environ 123 millions de dinars tunisiens) permettra de développer et moderniser l’ensemble du système d’approvisionnement en eau potable du Grand Tunis, qui prend en compte les gouvernorats de Tunis, Ben Arous, Manouba et Ariana. Ce qui devrait garantir l’approvisionnement en eau potable pour les 2,8 millions d’habitants du Grand Tunis jusqu’en 2040, selon la BEI.
La Sonede devra construire et réhabiliter des stations de pompage d’eau, des usines de potabilisation, des unités de dessalement et des réservoirs de stockage d’eau potable. L’entreprise publique tunisienne posera également des conduites afin d’acheminer l’eau potable vers les populations. « Le financement a été rendu possible grâce à la garantie de l’Union européenne (UE) dans le cadre du mandat de prêt extérieur. Il est cofinancé par l’Agence française de développement (AFD) dans le cadre d’un partenariat au titre de l’Initiative de solidarité mutuelle, dirigée par la BEI », indique l’institution financière européenne.
La BEI soutient plusieurs autres projets en Tunisie, dont le Medprogramme qu’elle cofinance avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) à hauteur de 700 millions de dollars sous forme de prêts pour les secteurs public et privé. Le programme, lancé en juillet 2020 permettra entre autres de réduire les principaux facteurs de stress environnementaux, de renforcer la résilience climatique et la sécurité des ressources en eau, et d’améliorer la santé et le soutien des populations côtières de la région méditerranéenne.
Au moins 10 stations de dessalement sont en train d’être réhabilitées en Tunisie, dans le cadre du Medprogramme. Elles sont situées dans plusieurs villes du pays, notamment Bouargoub, El Kef, Teboursouk, Jammels, Sbeitla, Medenine, Tozeur, Kebili, El Hamma et Tataouine.
Inès Magoum